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Daksya - concert - Paris 15

La musique de la nostalgie bienfaisante

Beau cadeau que nous fait l’ensemble Les Daksya, ce vendredi au Patronage Laïque Jules Vallès, en nous proposant un récital original (en entrée libre) qui pioche dans les musiques d’Europe de l’Est. Aux commandes, un quatuor inhabituel formé d’une pianiste (Dana Ciocarlie) d’un violoniste (Yaïr Benaïm), mais aussi d’un clarinettiste (Samuel Maquin) et d’un accordéoniste (Alexis Kune). Et qui laissera la part belle à la musique Klezmer.

Dites nous ce qu’est cette musique « klezmer » ?

Yaïr Benaïm : C’est la musique jouée et véhiculée par les juifs d’Europe Centrale. On y reconnaît des rythmes et des mélopées tziganes, mais aussi des airs de folklore roumain, tchèque, etc., que l’on retrouve parfois sous la plume de compositeurs classiques comme Bartok ou Brahms. Bref, pas facile maintenant de savoir qui a influencé qui, tant le métissage culturel de cette « Mittel Europa » du 19ème siècle était présent.

Dans cette musique Klezmer, il y a une part d’improvisation ?

Y.B. : Oui, toujours, comme dans la plupart des musiques traditionnelles. Précisons encore que ces improvisations sont souvent inspirées par la liturgie et les accompagnements des textes saints. Il y a donc une dimension également spirituelle dans cette musique juive. Même si elle apparaît la plupart du temps gaie et qu’elle accompagne des cérémonies, des réjouissances et la danse.

Vous-même, ainsi que Dana Ciocarlie, la pianiste, êtes plutôt des musiciens classiques, des « chambristes », comment êtes-vous passés à cette musique traditionnelle juive ?

Y.B. : C’est une longue histoire ! Nous avons accompagné une pièce de théâtre, créée et mise en scène par Gérald Garutti, qui raconte l’histoire vraie d’un juif de Pologne, violoniste virtuose, déporté à Auschwitz et qui fit partie de l’orchestre du camp. Comme il s’agit du destin du violoniste Haïm Lipsky, il fallait à la pièce une partie musicale conséquente et des joueurs rompus à différents styles pour la tenir. Nous nous sommes donc retrouvés tous les quatre à relever ce défi, d’abord en France, puis en Belgique, en Suisse et à Londres. Quand le rideau s’est tiré sur la dernière représentation, nous avons trouvé que c’était dommage de se séparer, de s’arrêter en si bon chemin. Et nous continuons !

Haïm Lipsky a-t-il vu la pièce ?

Y.B. : Oui ! C’était très émouvant. Il vient juste de mourir, cet été à 95 ans…

Que va-t-on entendre ce vendredi ?

Y.B. : Des duos classiques avec du Mendelsohn, les danses roumaines de Bartok et quelques grands standards de musique Klezmer. Et aussi quelques surprises… Il y a toujours des surprises dans un récital Klezmer !

Récital vendredi 6 octobre, à 20 h précises, au Patronage Laïque Jules Vallès. Durée : 1 heure, entrée libre.

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