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Conservatoire Chopin Paris 15 - saison 2017-2018

Conservatoire : une belle programmation 2017-2018

Nous avons profité des vacances de Toussaint pour aller revoir Bernard Col, directeur du conservatoire Fréderic Chopin. Après l’entretien qu’il avait accordé à Valgirardin au printemps dernier, nous avions hâte de savoir si le public du 15ème avait été au rendez-vous des différentes animations musicales proposées au cours de la « saison » 2016-2017. Et s’il fallait en cette nouvelle année s’attendre à un bis.

On vous a quitté au printemps dernier en pleine « révolution culturelle »…

Bernard Col : Le mot me semble excessif ! Mais c’est vrai que l’équipe du conservatoire faisait tout son possible pour créer une animation musicale, non seulement « in » mais aussi hors les murs, selon le souhait de nos instances de tutelles.

Le programme était riche, le public a-t-il suivi ?

B.C. : Globalement tout a marché. Selon les thématiques, il y a eu plus ou moins de monde, ce qui est tout à fait normal, mais nous avons été suivis, notamment hors conservatoire. Nous avons eu confirmation qu’attirer un public non familier du conservatoire était possible et qu’il y avait une vraie attente.

Donc vous continuez…

B.C. : Oui, bien sûr ! Nous avons imaginé une programmation aussi riche et variée que l’an passé, avec en plus une volonté de fidélisation de ce public qui nous fait l’amitié de suivre les concerts du conservatoire. Par exemple, en créant des rendez-vous fixes, le vendredi à 20h et le samedi à 17h. Un vendredi par mois, le concert aura lieu au Patronage Laïque Jules Vallès, avec qui nous avons conclu un partenariat et qui nous prête sa magnifique salle de spectacle. Comme il se doit, l’entrée reste libre.

Conservatoire Chopin Paris 15 - saison 2017-2018 - Claude Debussy
Claude Debussy

Qu’entendrons-nous lors de ces rendez-vous réguliers ?

B.C. : Notre nouveauté cette année va être d’articuler notre programmation de façon thématique. L’année 2018 se prête naturellement à deux anniversaires : le centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale, et le centenaire de la mort de Claude Debussy. Côté interprètes, se produiront des artistes en résidence ici, des professeurs du conservatoire, ou des élèves en fin de cycle et d’un très haut niveau.

Comment parler musique en évoquant les grandes tueries de 14-18 ?

B.C. : Nous avons choisi de présenter de façon égale la musique allemande et la musique française de l’époque. Au-delà des conflagrations et des maelstrom politiques, les compositeurs, des deux pays, composent. Dans les deux pays en guerre, il y a des concerts et des gens qui vont les écouter. C’est ce que nous avons voulu mettre en parallèle.

Et côté Debussy, que reste-t-il de son influence aujourd’hui, après le raz de marée des musiques atonales, sérielles, dodécaphoniques et autres joyeusetés de la seconde moitié du XXè siècle ?

B.C. : Debussy reste et restera je pense pour l’éternité, « Claude de France », c’est-à-dire La musique française. Il faut se rappeler que le compositeur revendiquait lui-même cette filiation. Pour lui cette notion de musique française, c’est lourd de sens, surtout en ces années de guerre contre l’Allemagne ou les sons de Debussy et de Fauré, entre autres, s’opposent au germanisme d’un Wagner.

Encore aujourd’hui, pourquoi est-elle aussi caractéristique cette « musique française » ?

B.C. : On a de tout temps (depuis Rameau) loué sa clarté, son équilibre sonore, son orchestration, sa couleur… Il y a aussi une vraie sensualité dans cette musique française de Debussy, Ravel, Fauré, un hédonisme assumé. Un ensemble assez unique au monde en fait.

Mais aujourd’hui, l’hédonisme musical, il n’est pas un peu au piquet ?

B.C. : Il l’a sans douté été, après Schönberg et dans l’immédiat après-guerre lorsqu’il était de mise de ne surtout pas faire beau. La musique s’est alors un peu coupée du (grand) public, il faut bien le reconnaître, et les expériences musicales nouvelles poussées au bout du champ d’investigation. Ce n’est plus vrai aujourd’hui, où se soucier du public est revenu au goût du jour et où écrire de façon consonante n’est plus une insulte à la création musicale. La sensualité musicale d’un Debussy a encore de beaux jours devant elle.

Demandez le programme !

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