Une expérimentation de revêtements de chaussée innovants a été lancée courant octobre par la Ville de Paris. Trois rues de la capitale testeront chacune un type d’asphalte ou d’enrobé. Les rues Frémicourt et Lecourbe dans le 15ème arrondissement et la rue de Courcelles dans le 8ème arrt. ont été choisies comme sites pilotes. Cofinancé par l’Union Européenne, Le projet Life Cool & Low noise Asphalt est issu d’un partenariat entre la Mairie de Paris, les entreprises Colas et Eurovia, et Bruitparif.
Réduire la pollution sonore et atténuer les effets d’îlot de chaleur sont les principaux objectifs attendus à l’issue de cette expérimentation. Trois types de revêtement vont être testés pendant 3 ans. Ils ont des propriétés communes, comme la présence de granulats clairs, et particulières à chacun. A noter, qu’ils seront arrosés avec de l’eau non potable, en période de canicule, contribuant ainsi à la réduction de la chaleur.
Pour la rue Frémicourt, il s’agit du SMAphon (Colas), un enrobé très résistant à l’origine dont la composition a été modifiée pour améliorer ses qualités phoniques (absorption des sons) et thermiques (réduction de l’échauffement).
Dans la rue Lecourbe, situé au niveau du croisement avec la rue de Javel, il s’agit de l’asphalte Puma (Eurovia). Les granulats clairs réfléchissent la lumière. Leur porosité favorise la rétention d’eau et l’évapo-transpiration.
Concrètement, dans chacune des rues-pilotes, une portion de la chaussée courant sur 200 mètres a été recouverte par l’un des revêtements innovants. Deux stations météo sont placées sur chaque site, l’une en face de la partie testée, la seconde côté asphalte traditionnel. Des capteurs vont mesurer la température de l’air, à l’ombre et au soleil, et l’humidité relative. Idem pour les capteurs situés à 4 mètres au-dessus du sol qui mesureront aussi la vitesse du vent et le rayonnement solaire. Le bruit sera évalué par Bruitparif en utilisant un véhicule bardé de capteurs (photo ci-dessous).
Les objectifs thermiques visés sont une baisse d’environ 2 degrés de la température réelle de la chaussée, et une baisse d’environ 3 degrés de la température ressentie par les passants. Dans le détail, une baisse de 1,5 degré est attendue la nuit en période chaude, et de 3 degrés après l’aspersion d’eau. Côté sonore, une diminution du bruit de 3 dB est attendue au niveau de la rue et de 2 dB en façade, soit une réduction de moitié du bruit généré par la circulation.
La résistance et la durabilité des revêtements seront également mesurées. Leur pose et leur entretien doivent être faciles. Le surcoût engendré ne doit pas dépasser les 10%.
Les sites-pilotes ont été choisis selon plusieurs critères, parmi lesquels l’état du trafic, ou encore l’absence d’arbres pour les mesures thermiques. Il était également plus facile de poser ces nouveaux revêtements sur des axes faisant déjà l’objet de travaux. Pour rappel, des pistes cyclables sont en cours de création sur la rue Lecourbe. Quant à la rue Frémicourt, elle bénéficie d’un embellissement et d’un réaménagement, réalisés conjointement avec la rénovation de la place Cambronne.
Rendez-vous prochainement pour connaître les premiers résultats de cette expérimentation !
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