Qui ose s’approcher de son Isménie doit s’attendre aux fourberies du vieux Vancouver. Possessif, prêt à tous les mensonges et manipulations de toutes sortes pour que sa fille chérie reste à ses côtés, il va en découdre avec un certain Dardenboeuf, bien décidé à épouser la belle. Cette pièce méconnue d’Eugène Labiche est actuellement à l’affiche du théâtre La Croisée des Chemins, apprécié par son metteur en scène et acteur, Pierre Sébastien Kuntzmann, pour son caractère intimiste, propice au drame familial qui se noue. Rencontre…
On s’attend à voir une mise en scène classique, finalement c’est tout le contraire.
L’autodérision, la dérision et le jeu absurde effectivement ! Entre l’absurde, l’exaltation des personnages et à la fois une sincérité et une profondeur, j’aime travailler sur ce contraste-là. J’aime proposer un aspect poétique, un peu surréaliste qui par moment va mettre le spectateur dans un état de rêverie. Ce sont des moments de suspension, qui montrent une autre facette des personnages, qui les révèlent autrement.
Les chants on été retravaillés par Virginie Durand qui a trouvé un ensemble de compositeurs pour l’accompagnement mélodique. Le texte de Labiche est remis dans la modernité de la mélodie contemporaine.
Pourquoi avoir choisi Mon Isménie, que souhaitiez-vous raconter ?
Je cherchais une pièce avec du rythme et de la comédie. J’aime l’écriture, le phrasé, le rythme de Labiche. Pour chaque création, j’aime pouvoir y mettre une petite touche personnelle, en toute modestie. Le texte est gardé en intégralité avec quelques modifications. J’ai voulu parler du végétarisme, car je suis moi-même végétarien. C’est contemporain, c’est de ma génération. J’ai aussi changé la scénographie. A la base, l’action se passe dans le salon chez Vancouver. Je l’ai transposée sur la terrasse, dans le jardin, au milieu des végétaux.
Et la thématique du père possessif ?
C’est aussi intéressant. Il y a un enjeu psychologique, de pouvoir, comme une hypnose de cette possession. Au sein d’une famille, comment de manière insidieuse, sans se rendre compte, on influence, on donne une direction. Comment on créé des situations complexes, c’est ça qui est intéressant.
Proposée par la Compagnie Amaranthus, Mon Isménie, mêle jeu et tableaux musicaux surréalistes. Avis aux amateurs du genre !
Au théâtre de La Croisée des Chemins, 43 rue Mathurin Régnier, Paris 15ème
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