Ils sont à hauteur d’homme, tout en émotion, six soldats portent un cercueil invisible, celui de l’un de leurs frères d’arme tombé au combat. Cette superbe statue compose le Mémorial en hommage aux militaires des opérations extérieures (OPEX) morts pour la France. Il a été inauguré lundi 11 novembre 2019 dans le parc André Citroën à Paris dans le 15ème arrondissement.
La statue, posée au ras du sol, sans piédestal, est composée de soldats en tenue, hommes et femme, représentant l’armée dans sa globalité et sa réalité. Elle est signée Stéphane Vigny, qui avait évoqué avec nous la symbolique de cette œuvre en avril 2017 lorsque le projet « Monument OPEX » avait été révélé. Le vide à la place du cercueil permet d’évoquer la mort, l’absence et le travail de mémoire. Elle est également une expression de solidarité envers ceux qui restent, envers les vivants.
A deux pas du Ministère des Armées dans le quartier Balard, le monument est situé dans le parc André Citroën. Il se trouve plus précisément dans le jardin Eugénie-Djendi, du nom de la sous-lieutenante Eugénie-Malika Djendi (1923-1945), dite la « Merlinette », opératrice radio du Corps Féminin de Transmission d’Afrique du Nord, parachutée par les Services spéciaux d’Alger, résistante, déportée et exécutée à Ravensbrück.
Au lendemain de l’inauguration par le président de la République, Emmanuel Macron, nombre de personnes sont spécialement venu voir ou s’arrêtent spontanément devant la statue, la regardant sous tous les angles, se faisant photographier à ses côtés.
« Qu’ils étaient jeunes ! » pouvait-on entendre devant le nom des 549 soldats morts en OPEX, gravés sur les parois en contrebas du mémorial. Ils figurent sur les panneaux représentant chacun l’un des 17 pays, théâtres des conflits. Des roses sont au pied du mur honorant le souvenir de militaires tués en Afghanistan.
Un vétéran américain de la Navy note scrupuleusement et respectueusement les noms des 58 militaires français tués le 23 octobre 1983 dans un attentat à Beyrouth. Il nous explique qu’il était au Liban à cette période, les Etats-Unis d’Amérique étant engagés dans ce conflit, et évoque avec nous les 241 soldats américains tués ce même jour. Il nous apprend qu’un monument leur est consacré à Jacksonville en Caroline-du-Nord (Beirut Memorial). A ses yeux, Français et Américains sont unis dans la Mémoire.
Depuis 1963, plus de 130 opérations extérieures ont été menées auxquelles ont participé des militaires de toutes les armées, directions et services : armée de terre, armée de l’air, marine nationale, directions et services interarmées et gendarmerie nationale. C’est au Tchad, en Afghanistan, au Liban et en Ex-Yougoslavie que l’Armée Française a payé le plus lourd tribut.
La Nation rend ainsi hommage à ses soldats qui ont fait le sacrifice de leur vie. Dès la Première Guerre mondiale, le monument aux morts, que l’on retrouve sur les places de chaque ville ou village de France, est devenu le point de ralliement de toute une mémoire collective. Le Mémorial OPEX entend faire le lien en honorant le souvenir d’une nouvelle génération de combattants.
Très beau monument Bravo!
et aussi très bel article…