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Famille Binoche

En attendant le salon de la généalogie, découvrez une histoire de Binoche

En avant-première du Grand Salon de la Généalogie qui se tiendra à la mairie du 15ème arrondissement de Paris cette semaine, Jean-Luc Brachet, viendra raconter l’épopée de ses ancêtres, la famille Binoche. Au départ, il disposait de quelques anecdotes tenues de sa mère. Quelques recherches plus tard et la création d’un site internet dédié, il en a fait un livre, lauréat du prix Généalogie et Histoire l’an dernier. En attendant la conférence du 3 mars 2020, rencontre avec Jean-Luc Brachet.

Raconter l’histoire de votre branche maternelle, quel a été le déclic ?

C’est au décès de mon père. Je me suis dit qu’il serait peut-être temps de rassembler les éléments connus de l’histoire de la famille. Il se trouve que la famille Binoche avait des anecdotes plus étonnantes que la famille Brachet. Ca m’intéressait de creuser ce côté-là. De fil en aiguille, on s’aperçoit qu’il y a beaucoup à raconter. On dit d’un homme qui meurt que c’est une bibliothèque qui brûle, mais c’est plus que ça, avec des livres uniques, des souvenirs uniques. Quand la personne s’en va, on ne pourra quasiment plus retrouver ces éléments-là. Je me suis dépêché comme ma mère était toujours vivante.

L’histoire de la famille Binoche, quelle est-elle ?

C’est l’histoire d’une famille qui traverse les siècles, l’histoire d’une ascension sociale avec le personnage emblématique, Adolphe, qui rejoint son frère au Brésil. Il y a fait fortune en étant parmi les créateurs de la compagnie de transport les Chargeurs réunis. Il s’est marié avec une brésilienne dont le père avait des esclaves. Il y a une lignée de couvreurs, puis un fils est devenu recteur des écoles et le sien maître-chirurgien, qui s’est noyé dans l’Yonne en revenant de sa tournée.

Pour les recherches au Brésil, comment avez-vous fait ?

Internet offre des possibilités absolument prodigieuses. Sur le site d’une bibliothèque brésilienne, j’ai pu retrouver la date exacte de l’arrivée de mon ancêtre dans un journal édité en français, qui donnait la liste des passagers qui débarquaient à Rio. Le père de son épouse brésilienne avait 111 esclaves que l’on a retrouvés dans l’inventaire après-décès.

Pour l’ancêtre maître-chirurgien mort noyé, j’ai retrouvé dans les registres la trace de ces deux hommes qui se promènent très tôt le matin après la tempête et qui voient flotter son corps sur l’Yonne. Le problème quand on n’a pas de documentation directe sur l’ancêtre, on essaie de le mettre dans le contexte. Etant journaliste de formation, ce qui m’intéresse c’est d’avoir un « fait », maître-chirurgien à la fin du 18ème, ça représente quoi, que sait-il faire, que lui demande-t-on ? J’ai dû faire des recherches. La généalogie permet de s’instruire et de découvrir beaucoup et de raconter l’histoire.

Depuis combien de temps travaillez-vous sur votre histoire familiale ?

Cela fait trois ans. Des Binoche ont vu mon site et m’ont donné d’autres éléments. J’ai bénéficié de toutes les recherches antérieures des oncles des diverses branches, en particulier l’arbre généalogique qui était déjà particulièrement fourni. J’avais une masse d’info. Un site internet c’est fabuleux, car ça permet les rencontres et les échanges, mais ça ne permet pas d’avoir une suite cohérente. Il y avait des trous. C’était très frustrant. Je me suis dit qu’il fallait écrire l’histoire avec une forme de continuité. Il y a des choses dans le livre qui paraissent invraisemblables et qui sont pourtant avérées et d’autres qui sont tout a fait vraisemblables pour lesquelles je n’ai pas de certitudes. On bouche les trous comme on peut.

La transmission c’était une notion importante pour vous ?

Mon idée c’était de dire, les enfants, vous avez beaucoup d’ancêtres et parmi eux vous avez les Binoche, une lignée intéressante dont la première trace écrite remonte à 1635. On connait exactement son origine géographique, un terrain qui s’appelle « binoche » dans l’Yonne.

Ce que j’ai voulu avec ce livre, c’est raconter l’histoire d’une famille. Il se trouve que c’est la mienne à laquelle j’ai un attachement particulier. Un avantage par rapport à mes cousins Binoche, je m’appelle Brachet, je peux avoir une petite distance. Si je dis du mal ça ne me gêne pas (rires).

Rendez-vous mardi 3 mars pour la conférence de Jean-Luc Brachet afin de découvrir l’histoire de cette famille qui compte parmi ses membres une célèbre actrice, à 16h à la mairie du 15ème dans le cadre « Des Mardis de l’Histoire ». Jean-Luc Brachet sera également présent au Grand Salon de la Généalogie le jeudi 5 mars après-midi où il sera possible de le rencontrer.

Anne-Marie Leca

Journaliste, créatrice de Valgirardin.fr, Anne-Marie vit et travaille dans le 15ème arrondissement depuis plus de vingt ans.
Membre de la Société Historique et Archéologique du 15e.

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