Fraises, tomates, aubergines, blettes, aromates,… la plus grande ferme urbaine en toiture d’Europe vient d’ouvrir à Paris dans le 15ème arrondissement. Le projet NU-Paris, pour Nature Urbaine, a pris place depuis quelques semaines sur le toit du Pavillon 6 de Paris Expo Porte de Versailles. Spécialisé dans le maraîchage, des animations pédagogiques et des potagers à la location pour les particuliers sont également proposés.
Très long et très coûteux à installer, l’exploitation occupe pour l’instant, le tiers des 14 000 m2 qui lui sont alloués en toiture. Elle devrait atteindre son rythme de croisière dans le courant de l’année 2022 où la totalité de la surface sera cultivée. La principale activité de cette ferme nouvelle génération est le maraîchage, où deux modes de production sont pratiqués : l’aéroponie et l’hydroponie, toutes deux gérées informatiquement.
La culture aéroponique est développée dans les colonnes, plutôt réservées aux aromatiques, fraises ou salades. Les racines de ces plants sont régulièrement douchés par un mélange d’eau et de nutriments, en circuit fermé. Ce système permet de récupérer l’eau. Ainsi « 90% de l’eau habituellement utilisée en agriculture est économisée » précise Sophie Hardy, directrice de NU-Paris. Dans les gouttières horizontales, l’hydroponie est réservée aux « plants chauds », à savoir tomates, aubergines, concombres,…
Aucun traitement phytosanitaire n’est utilisé, remplacé, par les plantations de capucines et de bourraches. Elles attirent les pollinisateurs et pour la capucine, les pucerons. Des ruches à bourdons ont également été implantés car ils sont très travailleurs et moins agressifs pour l’homme.
Une serre destinée à l’événementiel est également présente face à la ferme, dont une partie est exploitée par NU-Paris. Y sont proposés des activités pour les entreprises (à partir de septembre 2020) et pour les particuliers (à partir du 1er juillet) avec yoga, ateliers « cocktail » et ateliers découverte de la ferme.
L’accès à la ferme étant interdite au public pour des raisons de sécurité, une version réduite de l’exploitation est à découvrir au cours de deux visites au choix, dont l’une s’achève par une dégustation de produits. Pendant une heure, le fonctionnement de cette ferme et de ses techniques de production seront expliquées aux visiteurs. « Il est important de transmettre nos valeurs » précise Sophie Hardy. L’idée est de « réconcilier l’urbain avec son alimentation, de présenter l’agriculture urbaine comme modèle d’accompagnement de la résilience de la ville de demain. L’agriculture urbaine est complémentaire de l’agriculture traditionnelle, en permettant, à sa petite échelle, de nourrir aussi la ville. »
NU-Paris emploie une dizaine de personnes. Ses productions sont écoulées auprès des entreprises de restauration. Elles se retrouvent notamment à la carte des cocktails et du restaurant Le Perchoir, qui a ouvert ses portes le 18 juin, juste à côté de la ferme sur le toit du Pavillon 6.
Depuis lundi 22 juin, les particuliers à la main verte peuvent désormais accéder à leur parcelle pour jardiner. 137 carrés de pleine terre leur sont louées à l’année. Deux jours par semaines ils bénéficient de l’aide et de conseils des jardiniers du site. Ce système de potagers clés-en-mains existe déjà dans le 15ème arrondissement exploité par Peas & Love sur le Front de Seine. Un projet similaire est à l’étude, dans le cadre de l’appel à projets Parisculteurs pour le terrain du TEP Paul Barruel.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur nu-paris.com
Tres intéressant