Par le biais, notamment, d’expositions-ventes d’œuvres d’art haïtiennes en métropole, comme celle qui se tient pour la deuxième année consécutive jusqu’au 7 décembre 2019, au centre Paris Anim’ Brancion, l’association française Désir d’Haïti contribue au financement de projets agricoles dans une partie du sud de l’île.
Tableaux, ferronneries, bijoux, l’association achète les œuvres directement auprès des artistes. « On marge peu pour les faire travailler un maximum et que ce soit le plus possible à la portée des gens » explique Christiane Estèves, présidente de Désir d’Haïti. « Finalement, ce sont les artistes qui travaillent pour les paysans ! »
L’argent récolté permet de mettre en œuvre des projets pour améliorer les conditions de vie des paysans, grâce au partenariat avec l’association locale haïtienne Fonhsud, monté à sa demande. « Sur place, ce sont toujours les ONG qui décident pour les Haïtiens des projets à développer. Ici, les projets que nous soutenons sont portés par les Haïtiens eux-mêmes, » précise Christiane Estèves avant d’ajouter « comme le dit l’association, tout est important. La santé, l’éducation sont aussi prioritaires, mais avant tout, il faut déjà pouvoir survivre et manger. D’où l’intérêt d’appuyer l’agriculture. »
Et les projets mis en œuvre sont déjà nombreux comme la réhabilitation d’école et la scolarisation d’enfants, le forage de puits, la construction de citernes de récupération d’eau de pluie, la construction de moulins à maïs, de petit mil. L’association a également appuyé des projets agricoles : élevage, achat de matériels, cultures maraichères, plantations d’arbres fruitiers et la régénération de cultures caféières de 100 paysans. Elle a également soutenu le micro crédit des mutuelles de solidarité.
Au-delà de la cause défendue, cette exposition est aussi l’occasion de découvrir la diversité de l’art haïtien. Les artistes présentés allant de celui qui a besoin de ces ventes pour vivre au quotidien ou envoyer ses enfants à l’école, à l’artiste coté à l’international comme Serge Jolimeau. Ses œuvres en métal sont réalisées à la main à partir de bidons utilisés pour le stockage des denrées alimentaires et produits chimiques. Rachetés à bas prix au port, ces bidons sont transformés en sculptures murales et bas-reliefs. Pour la petite histoire, ces créations ne sont produites que dans le village de Serge Jolimeau, où il a formé une soixantaine de jeunes à cette technique, en leur fournissant tous les instruments nécessaires.
« Les Haïtiens ont bien compris qu’ils doivent se prendre en charge s’ils veulent survivre » souligne Christiane Estèves. Alors si vous souhaitez soutenir cette belle aventure, rendez-vous jusqu’au 19 octobre, où, en plus de réaliser une bonne action, vous découvrirez une très belle exposition !
Un autre regard sur Haïti, jusqu’au 7 décembre 2019, au Centre Paris Anim’ Brancion, 18 avenue de la Porte Brancion 75015 Paris.
Pour en savoir plus sur l’association : www.desirhaiti.org
Ajouter un commentaire