Pour tous ceux qui se disent 3h20 de Bertolt Brecht, même avec entracte, ce n’est pas pour moi ! Et bien détrompez-vous ! La vie de Galilée qui vient de débuter au Monfort Théâtre est à découvrir. Le texte dense est rendu accessible au plus grand nombre par la mise en scène inventive et dynamique de Jean-François Sivadier.
La Vie de Galilée raconte la destruction d’un certain ordre du monde et l’édification d’un autre. En Italie, au début du XVIIe siècle, Galilée braque un télescope vers les astres et démontre que la Terre n’est pas le centre de l’univers. Il bouscule les idées d’un certain ordre établi, faisant voler en éclats les sphères de cristal où Ptolémée avait enfermé le monde. L’Inquisition lui fera baisser les bras et abjurer ses théories sans pouvoir l’empêcher de travailler secrètement à la « signature » de son œuvre, ses Discorsi.
Une mise en scène inventive
La mise en scène contemporaine de Jean-François Sivadier déborde d’inventivité. Ici, pas de rideau rouge, pas de trois coups, la troupe est déjà sur scène, se préparant à jouer, lorsque le public entre dans la salle. Toujours en mouvement, les comédiens, excellents, utilisent tout l’espace mis à leur disposition, de la scène jusque dans les gradins.
Acteur suspendu dans les airs, décor mobile et articulé dissimulant trappes et accessoires en tout genre, musique, poésie et humour font souffler un vent de modernité sur la pièce de Bertolt Brecht. Dès l’ouverture, nous sommes happés dans cet univers par une leçon d’astronomie irrésistible, où Galilée fait deviner le fonctionnement du système solaire à son élève par le mime. Ou encore, le ballet des nonnes, dont les déambulations cocasses, un brin absurdes, reflètent à merveille la fermeture d’esprit de l’Eglise face à ces théories nouvelles.
Bien évidemment, cette mise en scène dynamique ne fait pas de ce texte, qui reste tout de même ardu pour les non initiés, une comédie de boulevard.
Cette pièce, qui a été montée pour la première fois en 2002, est vraiment à découvrir. Les acteurs sont formidables, Nicolas Bouchaud, en tête, dans le rôle-titre.
La Vie de Galilée est à l’affiche du Monfort Théâtre jusqu’au 21 juin 2015.
Photo : ©Brigitte Enguérand
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