La Médiathèque Marguerite Yourcenar organise, pour les enfants de 7 à 15 ans, une rencontre avec l’écrivain Nathalie Kuperman, le samedi 3 octobre 2015.
Auteure de nombreux ouvrages pour enfants de tous âges, elle aborde des thèmes, plus ou moins légers, préoccupations premières des plus jeunes comme l’adoption, l’amitié, la peur de l’eau ou bien le divorce.
Elle apprécie particulièrement ces moments d’échange avec ces petits lecteurs, comme elle nous l’a expliqué lors d’un entretien.
Que vous intéresse-t-il dans ces rencontres avec vos jeunes lecteurs ?
Nathalie Kuperman : J’aime vraiment la rencontre avec les enfants. Elle me replonge dans l’univers et les préoccupations de ces âges-là. J’aime l’échange qui se crée entre nous. Ils posent des questions, souvent les mêmes à chaque rendez-vous, puis tout d’un coup la question qui vous interroge, sur un aspect de votre livre que vous n’aviez pas vu par exemple. Ces conversations, même avec des petits parfois, sont vraiment des moments magiques.
Avec les enfants, on arrive à lâcher prise. Ils ont une spontanéité désarmante. Par exemple, ils sont souvent étonnés qu’un écrivain puisse être en vie. Je trouve cela assez amusant.
En général, nous nous retrouvons autour d’un texte, mais la conversation ensuite peut aller vers d’autres endroits. J’ai parfois l’impression que ma présence, la présence d’un écrivain, peut permettre à l’enfant, à partir d’un texte, d’évoquer des sentiments ou des idées qu’il n’a pas l’habitude d’exprimer. C’est cela aussi qui m’intéresse.
Comment abordez-vous l’écriture d’un livre pour enfant, par rapport à l’écriture pour les adultes ?
N.K. : Ce n’est pas du tout la même démarche et le même ressenti au moment de l’écriture. Comme lorsque je commence un livre pour adulte, avec les enfants, je ne sais pas forcément où je vais. Je n’ai pas de plan. Un livre démarre avec une envie, un désir. Une situation peut me donner envie d’écrire une histoire, comme un enfant pleurant à la sortie de l’école que je trouverais touchant.
Par exemple, le livre Les Signes est un texte sur la signification des signes autour de soi et du divorce. Lorsque j’ai commencé à l’écrire, je ne pensais absolument pas que je parlerai de divorce. Je me serais dit que non, je n’allais pas aborder un thème aussi lourd.
Quand j’écris pour les enfants, j’ai vraiment l’impression d’arriver à me glisser dans leur peau. Je retrouve, sans doute, un état de l’enfance, me permettant de me mettre dans leurs petits chaussons. Et j’avance comme ça. Je suis certainement en lien, sans trop le savoir, avec ma propre enfance.
D’où vient votre inspiration ? Comment faîtes-vous pour aussi bien comprendre et appréhender les maux d’enfants ?
N.K. : J’essaie d’aborder des sujets dits graves mais avec poésie et humour. J’essaie surtout de dédramatiser afin que les enfants puissent s’y retrouver. J’écris pour qu’ils ne se sentent pas seuls avec leurs problèmes, qu’ils prennent conscience que leurs soucis sont partagés par d’autres.
A l’occasion d’une rencontre dans une classe autour du livre Les signes, des enfants ont osé parler. Ils ont expliqué que lorsqu’ils voyaient le petit bonhomme passer au rouge, ils avaient l’impression qu’il allait peut-être arriver quelque chose de mauvais, un peu comme une superstition. Ce jour-là, ils ont compris que certains de leurs copains ressentaient cette même inquiétude. Ce qui me plaît dans les réactions des enfants c’est qu’ils puissent s’apercevoir qu’ils ne sont pas tout seuls.
Cette rencontre à la médiathèque s’articulera autour de la lecture d’un texte par Nathalie Kuperman, très probablement extrait de son ouvrage Les Signes, qui laissera place, ensuite, à la discussion.
Rappel : Médiathèque Marguerite Yourcenar. Samedi 3 octobre 2015 à 16h. Pour les enfants de 7 à 15 ans, sur inscription auprès des bibliothécaires.
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