Depuis quelques jours, nous connaissons la sélection pour le Prix littéraire de L’instant, qui sera remis en juin prochain. Cinq ouvrages sont soumis au vote du public et du jury, dont deux membres, Bénédicte et Gilles, sont du 15ème arrondissement parisien. Ils ont été sollicités par Sandrine, créatrice du Prix qui porte le nom de sa librairie du 118 rue de Lourmel. A la veille de l’ouverture des votes, rencontre avec Bénédicte et Gilles…
Pourquoi avez-vous décidé de participer à ce prix ?
Bénédicte : C’est Sandrine. J’ai tout de suite adoré sa librairie, ce qu’elle dégage. Le fait que l’on s’y sente bien, que l’on ait envie d’y passer pour discuter et pas forcément pour acheter un bouquin. Quand elle me l’a proposée, j’étais tellement contente !
Gilles : C’est un petit peu pareil pour moi. J’ai emménagé à Paris il y a quatre ans et découvert cette librairie quasiment à la création. J’ai toujours pris du plaisir à y aller pour discuter et échanger sur nos lectures en cours. C’est ma petite tournée du week-end et même un peu plus en semaine maintenant avec le télétravail. Quand Sandrine me l’a proposé, j’étais très surpris et honoré en même temps. Je lui ai dit que je n’avais pas trop le temps pour lire, que j’achète beaucoup plus de livres que je n’en lis malheureusement. Finalement, je suis revenu le lendemain et j’ai dit banco, on y va !
Peut-on parler d’un Prix de quartier ?
Bénédicte : un Prix de quartier, oui et non. Il apporte de l’animation. Sandrine fédère énormément. Sa librairie est vraiment un commerce de proximité comme on l’aime. Plein de gens, qui ne sont pas du 15ème, m’ont parlé du Prix. J’étais même étonnée. Ce n’est plus le Prix de la Librairie L’Instant, mais le Prix de L’Instant.
Gilles : oui c’est vrai. Parmi les lecteurs qui vont voter, je pense qu’il y a beaucoup de gens qui n’habitent pas le 15ème.
Qu’est-ce que ce Prix apporte de plus par rapport aux autres ?
Bénédicte : ce qui était top, c’est d’avoir été complètement libre dans nos choix. Du coup, la sélection est assez hétéroclite. Chacun a défendu ses bouquins, ceux qu’il voulait que tous les jurés lisent pour éventuellement les retenir.
Gilles : je suis tout à fait d’accord. C’est la grande chance par rapport à l’immense majorité des Prix littéraires où l’on nous donne une présélection. Là, pendant la première phase, on était totalement libre de lire ce que l’on voulait et de faire des propositions. J’ai adoré toute cette période où Sandrine nous trouvait les livres que l’on avait découvert ou dont on avait entendu parler. Lors de la première réunion, chacun est venu avec une liste de 4-5 bouquins, que l’on a défendus. On a voté pour choisir une première liste de 10 livres. Ca a permis de partir vers tous les horizons et d’avoir une sélection très variée.
Dans cette sélection, l’un de vos premiers choix a-t-il été retenu ?
Bénédicte : oui, j’avais proposé Sale bourge.
Gilles : Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot, un livre pour lequel j’ai eu un vrai coup de cœur, que je trouve être un petit bijou. D’ailleurs, on a eu des coups de cœur et des coups de gueule aussi. Ca a été un peu un Masque et la Plume à notre niveau, où franchement on avait envie de défendre des bouquins et de ne pas en voir d’autres retenus.
Que diriez-vous aux gens pour les inciter à participer à ce Prix ?
Bénédicte : beaucoup pensent qu’ils n’auront pas le temps de lire. En fait, ça créé une espère d’émulation. Participer à plusieurs c’est hyper sympa. Par exemple, j’ai un groupe de copines avec lesquelles je prends le café le matin. Chacune a acheté un bouquin et elles sont en train de les lire, de se les passer, d’en discuter. Ce qui est bien aussi dans la lecture, c’est de partager, c’est « tiens, lis ça et dis-moi ce que tu en penses. »
Gilles : ce sont des livres qui se lisent facilement et rapidement. Et même si on a le temps de n’en lire qu’un ou deux, il faut essayer. Participer c’est se plonger dans un livre que l’on n’aurait pas forcément acheté. S’il a été sélectionné, c’est qu’il a peut-être un intérêt, qu’est-ce que je risque ?
La lecture, ça représente quoi pour vous ?
Bénédicte : une ouverture, la réflexion. Parfois on est plein de certitudes et puis un bouquin va proposer des histoires tellement différentes, avec des vécus différents, un autre point de vue, qui peut parfois aller à l’encontre de ce que l’on est, de ce que l’on pense. Ca peut bouleverser, faire changer des a priori, interroger. C’est pour cette raison que l’échange est sympa.
Gilles : Ca se résume en un mot, du plaisir !
Les lecteurs sont invités à voter à partir du 30 avril 2021 pour le livre de leur choix, (retrouvez la sélection et le mode de scrutin via ce lien), afin de décerner le Prix de L’Instant qui rayonne désormais bien au-delà du 15ème arrondissement.
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