Vous pensez que la « country » c’est ringard et juste bon pour les cow-boys ? Grave erreur ! Ce genre musical, né avec les émigrants européens qui envahissent les grandes plaines américaines est profondément « feel good ». C’est ce que va vous faire entendre, vendredi au Patronage Laïque Jules Vallès, le trio Harlan (Claire Nivard à la guitare, Guillaume Leriche au banjo, Marie Clemence, à la contrebasse), un trio bien français de passionnés.
Valgirardin : D’où vient précisément cette musique bluegrass ?
Claire Nivard : De la culture des émigrants venus d’Angleterre, d’Ecosse, d’Irlande essentiellement. Elle naît dans les Appalaches à la fin du XIXè siècle. A l’époque on parle plutôt de musique « old time » celle des « square danse » par exemple, puis le genre musical évolue, et le bluegrass connaît une véritable renaissance dans les années 40 avec des stars qui modernisent le genre. Aujourd’hui il y a de très gros festivals de bluegrass à travers tous les États-Unis qui sont suivis par des millions de fans. C’est LA musique américaine par excellence.
Et en France ?
C.N. : C’est la France qui accueille le plus gros festival européen, chaque année, à Laroche sur Foron en Savoie ! Il y a une vraie communauté de fans très active en France. Cet engouement certain pour cette musique américaine s’est encore renforcé depuis le succès de deux films, dont la B.O reprenait quelques grands standards du genre : O’Brother, et Alabama Monroe. Il n’est pas rare maintenant que nous rencontrions des gens qui nous disent, je ne connaissais pas, mais j’ai adoré la musique du film !
Qu’est-ce qu’on aime, finalement, dans le bluegrass ?
C.N. : C’est une musique positive qui réconforte. C’est aussi une musique simple, venue de gens simples et rudes, ces émigrants européens du XIXè siècle qui pour la plupart fuyaient la misère et cherchaient une vie meilleure. A travers les chansons, les balades, cela donne un message profondément humain et universel qui parle à tout le monde. Et puis c’est une musique vivante qui a su intégrer d’autres influences au fur et à mesure. Assez vite on joue du bluegrass avec des rythmes de blues, ou du gospel. Aujourd’hui les grandes stars proposent des récitals très dynamiques où la modernité alterne avec la tradition.
Et vous, le trio Harlan, qu’allez-vous nous faire entendre ?
C.N. : De grands standards et quelques originalités. Nous allons aussi utiliser plusieurs instruments pendant le récital. Personnellement, je changerai de guitare et Guillaume jouera deux banjos et du ukulélé. Il n’y a que Marie qui ne changera pas d’instrument !
Comment êtes-vous, personnellement, tombé dans la marmite du bluegrass ?
C.N. : Déjà ado, je jouais très « folk » sur ma guitare. Et comme souvent, c’est une rencontre qui a fait le reste. Un jour un ami m’a parlé de bluegrass, j’ai écouté et j’ai eu un vrai coup de foudre. En particulier pour les harmonies vocales que j’ai trouvées magnifiques. Depuis c’est une passion !
Mais ce n’est pas un monde d’hommes, voire de machos la country ?
C.N. : Pas du tout ! Aux États-Unis, il y a énormément de femmes qui chantent et qui jouent. Il faut se souvenir qu’à l’origine, chez les pionniers, les femmes étaient souvent les pivots de la communauté. Il n’y aurait pas eu de conquête de l’ouest sans femmes ! Pareil pour la musique !
Patronage Laïque Jules Vallès – Vendredi 24 février à 20h
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