Mise à jour du 25 août 2018 : Fabrice di Falco est de retour pour plusieurs dates au Bal Blomet afin de présenter son nouveau spectacle Begin the Beguine : mercredi 24 octobre et samedi 1er décembre 2018, à 20h30
[ap_spacing spacing_height= »15px »]
Le sopraniste ou contre-ténor (bref, une voix de castra) Fabrice di Falco n’en finit plus de secouer la musique baroque. Ou plutôt la musique tout court. Look improbable pour un « baroqueux » et acclamé partout sur la planète ziq pour son incroyable timbre de voix (à la Farinelli, si l’on veut) dans de pures productions baroques, il est tout aussi populaire chez les amateurs de jazz. Normal, la musique « fusion », métissée il adore.
Ce concert du 7 décembre est donc la suite de celui du 3 novembre donné au Bal Blomet. Pourquoi cet épisode 2 ?
Fabrice di Falco : Ceux qui étaient là au premier concert ont entendu le début de l’histoire ! Celle, en cette fin de XIXè siècle, de l’opéra de St Pierre, alors capitale de la Martinique. La vie musicale y est brillante, dans ce théâtre on donne concerts, opéras, ballets. Et comme nous sommes dans les Caraïbes, les styles musicaux se rencontrent, se mélangent, s’influencent… En Martinique, on est notamment friands de ragtime, cette musique afro-américaine, écrite par un Noir, Scott Joplin, et qui est le premier à penser à des voix de Noirs lorsqu’il compose. C’est cette aventure de métissage musical que nous avons « raconter en musique » lors du premier concert.
Cet épisode 2 est donc la suite de l’histoire ?
FdF : Mais pas que ! Il ne s’agit en aucun cas du même programme. En fait, le concert du 3 novembre était la version baroque de l’histoire. Notre formation, «Les Sauvages », qui est composé d’un violon baroque mais aussi d’une contrebasse jazz (entre autres) m’accompagnait et donnait la note caribéenne au récital. Le 7 décembre ce sera l’inverse sur scène, il y aura un trio de jazz sur lequel je « poserai » des airs célèbres de castrat.
Mais vous, le contre-ténor, comment vous adaptez-vous à ces changements d’accompagnement ?
FdF : je ne touche absolument pas à la partition. Ma ligne mélodique est la même, je chante de la même façon. Que ce soit lorsque je tiens un grand rôle du répertoire ou lors de sessions plus métissées, comme dans celles données au Bal Blomet, ma voix reste la même. C’est l’accompagnement, les instruments, l’harmonie qui changent. Lors de ces deux récitals, j’interprète le Stabat Mater de Vivaldi et c’est Vivaldi aux Caraïbes !
Mais comment vous est venue cette envie de métissage musicale ? Lorsqu’on touche au milieu du baroque, réputé intraitable, ça ne doit pas être simple ?
FdF : Regardez-moi ! Je suis l’incarnation du métissage avec mes racines à la fois antillaises et italiennes ! Je pense qu’avec toutes ces années, public et critiques m’ont accordé légitimité et cohérence dans mon art. Je vous rappelle que mon premier disque de musique métissée remonte déjà à 5 ans. Si je me produis toujours autant c’est que je dois être accepté !
Mais finalement, qui est votre public ? Des amateurs de baroque ou ceux dont les oreilles se tournent vers le jazz ?
FdF : Vous vous attendiez à ma réponse : les deux ! Nous sommes à une époque où les barrières tombent, où les nouvelles technologies permettent aux cultures de se découvrir et de s’apprécier. Aujourd’hui lors de mes concerts, dans la salle, il peut y avoir des amateurs purs et durs de baroque qui aiment le jazz qu’ils entendent. Et des fans de jazz qui se laissent séduire par cette musique baroque de castrat. Tant mieux !
Opera’gtime – 7 décembre, à 20h30 – Bal Blomet – Tarifs, de 15 à 20 euros
Ajouter un commentaire