Le Conservatoire du 15ème arrondissement Frédéric Chopin a fait fort pour son « traditionnel » week-end du clavier contemporain, les 2 et 3 février 2018 : faire venir en live deux compositeurs modernes réputés. Philippe Hersant sera l’invité d’honneur du concert du vendredi soir (sous réserve), Alain Louvier celui du récital du samedi après-midi (14 h).
Ces noms n’évoquent rien pour vous ? La faute à la musique « contemporaine » d’avoir un peu de mal à se faire aimer auprès d’un vaste public, même mélomane. Pas toujours à tort. Atonalité, sérialisme, dodécaphonisme, expériences musicales déroutantes de la seconde moitié du XXè siècle. Depuis Schönberg la musique classique « moderne » a eu souvent –il faut bien le reconnaître- un peu de mal à trouver son public. Oui mais, en 1950 et depuis on ne pouvait pourtant plus proposer à ceux qui aiment la musique (et même aux autres…) des partitions écrites à la manière de Wagner ou de Beethoven ? Comme la peinture, le cinéma, la musique sérieuse se devait de renouveler les codes, les rythmes, les instruments, les genres…
En leur temps (déjà un siècle !) les géants Debussy, Stravinsky, Ravel s’y étaient attelés, provoquant, déjà, quelques séismes auditifs par-ci, par-là. Mais on suivait encore, au point qu’aujourd’hui leur avant-gardisme est devenu classique. Et c’est là que le diapason coince : pourquoi ne parvient-on toujours pas à être aussi à l’aise avec la musique des grands compositeurs de la génération suivante ? Les Messiaen et Boulez, Stockhausen, Luigi Nono, Philip Glass, Takemitsu, Xenakis, Dutilleux, pour ne parler que des plus célèbres ? C’est moi qui le dis qu’on boude ces géants ? Sans doute pas si on vérifie leur popularité sur les programmes de concerts ou les ventes de CD.
Alors, décousue, bizarre, déroutante, agressive, peu fluide et peu sensible, élitiste, intello, en un mot inaudible, la musique classique d’aujourd’hui ? Et si on avait des idées un peu toute faite sur la question ? Et si une ou deux mauvaises expériences nous avait fait reléguer en vrac tous les compositeurs modernes aux gémonies ?
Ce beau week-end musical (et gratuit) proposé par notre conservatoire est l’occasion de se laisser entraîner, sans à priori, vers d’autres cieux musicaux. Et de découvrir, par exemple, la nouvelle génération. Non la musique française ne s’arrête pas à la mort de Ravel. La preuve avec cette œuvre au programme d’Olivier Penard (né en 1974). Les playlist si on ne les rafraîchit pas, on s’en lasse…
Au programme de ce festival, sur le thème « 1918-2018, Debussy, la France, l’Allemagne, les compositeurs d’aujourd’hui. » commémore deux centenaires : la mort de Claude Debussy et l’Armistice. Il rappelle que les musiques allemandes et françaises ont façonné la musique des XXème et XXIème siècles. Au programme :
Vendredi 2 février
En partenariat avec l’école Koenig
En présence du compositeur (sous réserve). Œuvres de Hersant, Penard.
Samedi 3 février
En présence du compositeur. Œuvres de Louvier, Stockhausen.
Œuvres de Mantovani, Messiaen, Rihm, Widmann, Manoury
16h : Pot amical
Œuvres de Debussy. Transcriptions piano – harpe. Création : hommage à Debussy (Ph.Demier)
Œuvres de Haas, Halffter, Zehm, Lachenmann, Murail, Jolivet, Dutilleux, Casterede
Cet événement donne aussi l’occasion aux élèves, compositeurs, professionnels et amateurs de se retrouver autour d’une passion commune. Il est organisé avec la participation des élèves et étudiants des Conservatoires Municipaux parisiens, du CRR de Paris, du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, des conservatoires de Dunkerque, de Clamart, de Podgorica (Monténégro) et de l’école Koenig.
Auditorium Maurice Ohana – Conservatoire Frédéric Chopin, 43 rue Bargue
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