La Galerie Esther Woerdehoff expose les œuvres du photographe suisse René Groebli, jusqu’au 23 octobre 2015.
Une occasion de découvrir deux fameuses séries de l’artiste, né en 1927. Un travail remarquable, réalisé au début des années 50 à Paris, et présenté dans des tirages originaux et récents.
La première série, « Magie der Schiene » (La Magie du rail), évoque la fascination de René Groebli pour l’univers du rail. « Ma première visite à Paris en 1948 était une évasion formidable de ma Suisse natale, où les stigmates de la guerre persistaient. Arrivé par le train de nuit, l’ambiance du train à vapeur m’a fasciné : odeur, romantisme, engins à la fois sensuels et plein de force. »
En 1949, il obtient de la SNCF l’autorisation de photographier les hommes et leur machine. En se remémorant cette épopée, il nous raconte, amusé, l’envers du décor : « pour certains clichés, j’ai dû grimper sur le wagon de charbon. Le cheminot me criait « si je siffle deux fois court, tu te couches, on entre dans un tunnel ! »
La seconde série, « Das auge der liebe » (L’œil de l’amour) est plus intime. Ce sont des photos de son épouse réalisées en 1952 lors de leur voyage de noces à Paris, dans un hôtel du quartier Montparnasse.
Au départ, il ne s’agissait que de souvenirs. Un jour, un imprimeur fait remarquer à René Groebli que ces tirages feraient un joli petit livre. Publiées en 1954, les photos firent scandale à Zurich. L’artiste explique, avec malice, « les poses ne sont pas si osées. Elles ont choqué pour l’histoire qu’elles suggèrent. »
Un nouveau livre Early Work consacré aux photographies de René Groebli, prises entre 1945 et 1955, vient d’être édité en Suisse chez Sturm & Drang.
L’exposition est à découvrir jusqu’au 23 octobre 2015 – 36 rue Falguière
Photo de couverture : L’Oeil de l’Amour
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