A l’occasion du 50ème anniversaire de la disparition de Foujita, le seul artiste peintre japonais à connaître une renommée internationale, la Maison de la Culture du Japon à Paris lui consacre une exposition exceptionnelle. Il s’agit de la première rétrospective organisée en France où sont présentés des tableaux rares sorti des réserves ou venus spécialement du Japon pour l’occasion.
L’exposition retrace les 60 années de création de l’artiste en présentant 36 tableaux, 14 français et 22 japonais. Ils ont été minutieusement sélectionnés pour permettre aux visiteurs Français de mieux comprendre la vie et l’œuvre de Foujita. Il était un amoureux de la France, au point d’en prendre la nationalité en 1955. Agrémentée de nombreuses photos, l’exposition s’articule autour de cinq sections représentant cinq périodes de sa vie.
La première est consacrée à son séjour parisien, de 1913 à 1920, où il s’était établi à Montparnasse, devenant une figure du mouvement Ecole de Paris. Il résida notamment cité Falguière, dans le 15ème arrondissement. La seconde partie revient sur les années 1920, période la plus connue des Français. L’exposition réunit pour la première fois plusieurs de ses Nus. L’un d’entre eux, Nu à la toile de Jouy (1922), très fragile, est exceptionnellement sorti des réserves du Musée d’Art Moderne de Paris pour cet événement.
Après ces années de succès, il effectue de nombreux voyages en Amérique Latine et au Japon. Puis survient la seconde Guerre Mondiale. Foujita est incorporé dans l’armée impériale en tant que peintre. Dans une quatrième section, deux toiles de « guerre » sont montrées pour la première fois. Art de propagande pour les uns, dénonciation des atrocités du conflit pour les autres, à chacun de se faire sa propre opinion. Pour la petite histoire, ces œuvres, propriété des Etats-Unis d’Amérique, sont en dépôt universel au Japon.
Accusé de collaboration dans son pays, Foujita fut lavé de tout soupçon. Mais ce climat le pousse à quitter son pays natal définitivement. Il revient vivre en France, à Montparnasse puis dans la Vallée de Chevreuse. Avec son épouse, il prend la nationalité française, en 1955, et se convertit au christianisme à Reims, en 1959, les deux étant intimement liés selon lui. Une conversion qui a été filmé pour les actualités de l’époque, dont le reportage est projeté dans cette exposition.
Foujita, Œuvres d’une vie (1886-1968) est une exposition a découvrir jusqu’au 16 mars 2019, à la Maison de la Culture du Japon à Paris (101bis, quai Branly). Elle est la version française d’une importante rétrospective présentée au Japon l’année passée, ayant accueilli plus de 400 000 visiteurs en quatre mois.
A noter, une conférence « Foujita, peintre classique ? » est proposée le 14 février 2019, à 18h, où son style pendant les années 1930-40 seront évoquées.
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