Architecte et disciple de Le Corbusier, Junzô Sakakura est le pionnier du mouvement moderne au Japon. Lauréat du grand prix d’architecture lors de l’exposition internationale de Paris de 1937 pour sa conception du pavillon du Japon, il devient le premier architecte japonais reconnu sur la scène internationale. 80 ans plus tard, à l’occasion de ses 20 ans, la Maison de la Culture du Japon à Paris lui rend hommage au travers d’une exposition gratuite « Junzô Sakakura : une architecture pour l’homme ».
« J’espère que cette exposition aidera le public à appréhender la pensée d’un homme qui plaçait l’homme au centre de sa démarche architecturale et urbanistique, mais aussi son audace et le sentiment d’harmonie qui se dégage de son œuvre » précise Yoshiyuki Yamana, architecte, historien de l’art et professeur à la Tokyo University of Science. « Si elle parvient à réaffirmer l’origine de la prospérité des villes et de la culture architecturale du Japon et à partager cet aspect méconnu de la diffusion du mouvement moderne corbuséen au Japon, elle aura rempli sa mission. »
C’est en 1929 que Junzô Sakakura pose ses valises à Paris, avec un seul objectif en tête : rencontrer et travailler pour Le Corbusier. Etudiant en histoire de l’art spécialisée sur le gothique, le jeune homme n’est titulaire d’aucun diplôme en architecture. Qu’à cela ne tienne, Sakakura fait deux ans d’études à l’École des travaux publics et devient ingénieur en bâtiment. Fraîchement diplômé, il prend la plume et écrit une lettre passionnée à Le Corbusier, que vous pourrez découvrir lors de l’exposition. L’architecte de renom, séduit par le jeune homme, le prend au sein de son cabinet. Junzô Sakakura y restera cinq ans, jusqu’en 1931 et son retour au Japon.
Durant ces cinq années, il apprendra de Le Corbusier en travaillant sur de nombreux projets à l’échelle du bâtiment et de la ville. C’est lors de ce séjour parisien que Junzô Sakakura développe l’esprit de son architecture. Une architecture vivante, où l’homme est placé au centre de toutes les attentions et où tout le processus de construction est un médium au service de cet objectif.
Compagnon de voyage du célèbre photographe et reporter de guerre Robert Capa, Junzô Sakakura se fait connaître du monde entier lors de l’exposition internationale de 1937, en remportant le grand prix d’architecture pour son pavillon du Japon. Un bâtiment épuré où la circulation de l’air et des personnes est la priorité. Un minimum de cloisons et un maximum d’ouvertures sur l’extérieur. Il n’est pas étonnant que le lieu le plus mythique de ce pavillon soit sa terrasse pour prendre le thé. Un grand espace ouvert sur l’extérieur, avec une vue imprenable sur la Tour Eiffel.
De là, Sakakura ne cessera d’innover. En éternel touche-à-tout, il exercera son talent à toutes les échelles, de la maison individuelle au quartier entier, des musées uniques aux baraquements militaires démontables et productibles en série.
Au travers de plans originaux, de dessins, de maquettes, de photos et de reconstructions 3D, cette exposition vous fera découvrir les évolutions de l’œuvre d’un passionné qui a participé à la mue du paysage japonais d’après guerre, en sachant allier tradition et modernité.
L’exposition Junzô Sakakura : une architecture pour l’homme est à découvrir jusqu’au 8 juillet 2017 à la MCJP.
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