Le nouveau spectacle du Monfort traite du phénomène hikikomori, une forme de repli sur soi où certains jeunes s’excluent de toute vie sociale. Accessible aux enfants à partir de 8 ans, cette pièce atypique de Joris Mathieu, Hikikomori – le refuge, propose trois niveaux de lecture en fonction de l’âge des spectateurs. Munis d’un casque, chacun découvre une histoire différente pour un même jeu d’acteurs. A l’issue de la représentation, les trois groupes de spectateurs échangent sur l’expérience qu’ils viennent de vivre.
Le repli sur soi
Nils est un jeune garçon qui traverse une période difficile, à l’école, dans ses relations avec les autres, dans son adaptation à la société. Il quitte son école, casque vissé sur la tête. À peine rentré chez lui, il le jette violemment sur la table et se réfugie dans sa chambre. Il ne ressortira plus… Ses parents, au lieu d’aller naturellement frapper à sa porte pour lui parler, se dirigent vers le casque abandonné.
Munis d’écouteurs, les parents et les spectateurs vont entrer en immersion à l’intérieur de la tête de Nils. Dès lors, trois niveaux de réalité s’expriment du point de vue de la mère, du père ou de l’enfant. Tout le monde voit la même chose, mais pourtant les situations ne sont pas interprétées de la même manière.
Une mise en scène, trois lectures différentes
Dans la première version, à partir de 8 ans, l’enfant cherche un refuge pour s’abriter des assauts du monde extérieur. Il n’est pas encore question de peur, mais plutôt de l’expression d’un monde intérieur et poétique.
La seconde version, à partir de 11 ans, questionne la relation parent-enfant, à une période où l’enfant commence à s’émanciper.
Enfin, la troisième version, destinée aux plus de 15 ans, plonge le spectateur dans une époque où être hikikomori est devenu un phénomène de mode. Isolés dans leurs chambres respectives, les êtres humains vivent dans des réalités alternatives. Casque sur les oreilles, son père découvre en détail la vie recluse de Nils et s’interroge sur sa propre existence.
Très présent au Japon, les Hikikomoris sont également observés en France, mais dans des proportions beaucoup moins importantes. La Maison de la Culture du Japon à Paris avait consacré une soirée de projection-débat en septembre dernier sur ce sujet. Pour mieux comprendre ce phénomène et ses origines, nous nous étions entretenus, à cette occasion, avec Natacha Vellut, Chercheur et psychologue au CNRS et psychanalyste, co-auteur de l’ouvrage Hikikomori, ces adolescents en retrait (Armand Collin).
Spectacle à découvrir au Monfort, jusqu’au 30 janvier 2016. A partir de 8 ans.
Crédit photo : © Nicolas Boudier
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