Avec Anne Sylvestre pour marraine, l’artiste Dominique Dimey a fondée sa carrière sur l’engagement en faveur des enfants et de la protection de l’environnement. Elle a développé plusieurs projets avec l’Unicef, le Secours populaire ou Nicolas Hulot. Actuellement, elle écrit un livre pour enfants avec Hubert Reeves sur le changement climatique.
A partir de ce mercredi 14 mars, elle interprétera son nouvel album Tout va très bien Madame la Banquise (Universal/Polydor) sur la scène de l’Espace Paris Plaine dans le 15ème arrondissement parisien. Rencontre…
Pourquoi êtes-vous aussi sensible à la cause des enfants ?
Dominique Dimey : Le grand saut vers l’engagement s’est fait en 2001 lorsque je suis partie à Madagascar monter un projet avec l’Unicef. Pour moi, cela a été un grand choc ! J’ai écrit des chansons sur les droits de l’enfant avec la participation de 45 enfants des rues, qui vivaient dans une grande misère, n’ayant même pas d’état civil.
Je me suis rendue compte de la force, du poids, que peut représenter une chanson. La création de cet album a été moyen formidable de parler d’eux, de leur rendre une dignité, de partager tout ce qu’ils ressentaient, de toucher aussi les adultes venus au concert. Pour être restée en contact avec une quinzaine de ces enfants, je sais que cette expérience leur a permis d’avoir un autre regard, d’ouvrir une autre fenêtre sur le monde.
Une carrière artistique fondée sur l’engagement était née ?
D.M. : Quand je suis rentrée, après deux mois passés là-bas, je ne pouvais pas rester sans rien faire. Etant une artiste et une maman, je me suis dit que j’allais agir en faisant ce que je savais faire, des chansons. Des chansons qui délivrent un message, axé sur la souffrance des enfants dans le monde et la protection de l’environnement, touchant d’abord le cœur, puis la raison.
Et d’où vient votre intérêt pour l’écologie ?
D.M. : J’ai toujours été très proche de la nature. Je suis une provinciale, dont le grand-père avait un grand jardin. Plus jeune, j’étais toujours dans les arbres. Je regardais le monde depuis les arbres. En 2005, j’ai rencontré Nicolas Hulot, pour qui j’ai énormément d’admiration. Il cherchait à monter un projet pour toucher les enfants. Je suis devenue ambassadrice de sa fondation et de son Défi pour la Terre.
Vous voyagez dans le monde entier pour présenter vos spectacles. Y a-t-il des différences entre les enfants dans l’approche de ces questions liées à l’environnement ?
D.M. : Oui et non. Par exemple, sur ces six derniers mois, je suis allée à Samara, en Russie, dans un « lycée » d’excellence. Les enfants étaient extrêmement motivés sur ce sujet, avec un réel sens du collectif et ce souci de faire ensemble.
Puis, j’ai travaillé à Mantes-la-Ville. Les enfants étaient à des milliards de kilomètres de la préoccupation de la planète, submergés par leurs problèmes personnels. Avec une réelle difficulté à se concentrer, ils étaient néanmoins sensibles et émus quand on leur parlait de la nature et de sa protection.
Et dernièrement en Moselle, dans un village près de Metz, les élèves, vivant à la campagne, étaient déjà très tournés vers la nature. J’ai été très étonnée de ressentir chez eux une véritable anxiété face aux flux d’informations sur la planète. Ils sont vraiment paniqués. Ils entendent tout ce qu’il se passe dû au changement climatique : inondations, incendies, sécheresse, migrations des réfugiés climatiques,… Ils ne font pas le tri et mélangent tout.
Dans leurs émotions, l’envie de défendre et de se bouger, dans leur colère, ils sont tous pareils, mais restent différemment encombrés par leur propre condition d’enfant.
Parlez-nous un peu de votre dernier album…
D.M. : L’album comporte une douzaine de chansons consacrées à la protection de l’environnement. J’ai recyclé des chansons traditionnelles. Comme souvent elles ne disent pas grand-chose, j’en ai fait un conte d’histoires d’aujourd’hui. Tout le monde connait leur mélodie donc tout le monde peut chanter.
…et de votre spectacle à l’Espace Paris Plaine
D.M. : J’arrive sur scène en tenue officielle avec mes musiciens pour annoncer que nous allons accueillir les chefs de gouvernement qui présenteront les décisions prises pour la planète. Là, un coup de téléphone m’apprend qu’ils sont en réunion et ne pourront donc pas venir. La réaction des enfants est immédiate, en plein désarroi ! Alors, je les motive en leur expliquant que l’on ne va pas se laisser faire, que l’on va s’occuper de la planète, bien sûr à notre niveau. Ca leur donne la rage et l’envie. C’est un spectacle très participatif, où les enfants sont sollicités jusqu’au bout. Je les fais même monter deux fois sur scène.
L’engagement est une philosophie de vie ?
D.M. : Ce mot d’engagement est fondamental. On s’engage en amour, en amitié, politiquement, dans une association,… Pour moi la vie c’est un engagement sinon on est mort !
Tout va très bien Madame La Banquise – Espace Paris Plaine, 13 avenue du Général Guillaumat – du 14 au 28 mars 2018 / mercredi, samedi et dimanche à 15h.
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