Sensibilisés aux problématiques liées à l’environnement et au climat tout au long de l’année, les enfants de l’école Saïda connaissent par cœur les enjeux de la COP21. Livré en janvier 2015, cet ensemble scolaire réhabilité, anciennement nommé Olivier de Serres, regroupe une école élémentaire de 10 classes et une école maternelle, pour un effectif total de 430 élèves. Il a obtenu le label international Eco-école pour son enseignement intégrant l’éducation au développement durable et pour son fonctionnement éco-responsable.
La devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité est inscrite en grand sur les façades de l’école, « une réelle volonté, un geste citoyen » pour l’architecte Jean-François Schmit. « Il est important de mettre l’accent sur ce point dans le contexte actuel. »
Une éco-construction collaborative
Pour la première fois dans un concours d’architecture, les élèves ont pu s’approprier la rénovation de leur école. Ils ont participé à l’élaboration du cahier des charges, aux réunions de chantier et au jury, même si leur avis n’était pas décisionnaire. Cette consultation a été accompagnée, en classe, par des ateliers d’architecture et d’urbanisme. Ils ont découvert les différents métiers, en rencontrant les professionnels. Ils ont pu exprimer leur vision de l’école idéale, en la matérialisant, notamment, par la création de maquettes. Les architectes en compétition ont été étonnés « par l’imagination des enfants, qui avaient vraiment envie d’une école verte. »
Pour la construction du bâtiment, des matériaux à faible impact écologique, comme le bois, ont été utilisés. Le toit est divisé en trois espaces avec une terrasse, un grand jardin zen, composé de cailloux blancs pour récupérer la lumière, et la partie technique (tuyauterie, climatisation,…), dissimulée sous des pans de bois recouverts de panneaux photovoltaïques. Le bâtiment dispose également d’une terrasse végétalisée, pour contrer l’effet d’îlot de chaleur. Un potager de 400 m2 a pris place dans la cour, créé en pleine terre, sur une zone où le sol a été dépollué jusqu’à 4 mètres de profondeur. Enfin, une serre marque la liaison entre les deux écoles.
Dans sa structure, l’établissement s’articule autour de trois « rochers » végétalisés intégrant les lieux collectifs (préau, cantine et salle de jeux). « Nous voulions une lecture simple de l’architecture du bâtiment pour les élèves », comme l’explique Jean-François Schmit. « Nous avons travaillé pour le confort des élèves et des professeurs, en optimisant la circulation et les surfaces utiles. »
D’un montant total de 27 millions d’euros, le coût de construction a lui-même été réduit de 30% par rapport à l’enveloppe budgétaire initiale fixée à 35 millions d’euros. Livré avec 9 mois d’avance, les travaux ont duré deux ans et demi, période pendant laquelle l’école est restée en fonctionnement.
« …en contact avec la nature, avec la vie »
En classe, les élèves travaillent toute l’année, sur des sujets liés à l’environnement intégrant l’étude d’une thématique majeure comme l’eau, la gestion des déchets ou l’alimentation. Le thème de cette année est la biodiversité.
Ces jeunes connaissent ces sujets sur le bout des doigts, comme le démontre Pierre en nous expliquant que chaque année, ils font leur compost : « on prend une poubelle écologique où l’on met les déchets fabriqués par la nature, comme la nourriture et on a du joli terreau. » Claire surenchérit en précisant que cette démarche « aide à avoir une meilleure planète. Si on gaspille moins, on aura moins de CO2, moins de chaleur, moins de sécheresse. On évitera la disparition des espèces d’animaux et le déménagement des populations. »
En plus des cours habituels, les élèves participent à l’entretien du jardin-potager. Ils y plantent des fleurs, cultivent des fruits et des légumes, mènent des expériences. Ils travaillent aussi au développement de projets collectifs. Cette année, l’ambition est de végétaliser la marre située sur le toit, mais aussi de créer un nichoir et un abri à insectes.
Dans la serre, les enfants « préparent leurs semis, les plantes qui vont hiverner, le compost. Ils récupèrent aussi engrais liquide et terreau », comme l’explique Mme Belin, la directrice de l’école. « Nous essayons de les mettre le plus souvent possible en contact avec la nature, avec la vie. »
Valérie, institutrice, a noté un changement de comportement chez ses élèves. « Ils sont plus observateurs lors des sorties, plus attentifs à leur environnement. Il y a une forme d’apaisement entre eux. Le jardinage met à plat les conflits, tout le monde est au même niveau. »
Cette école d’un nouveau genre est située rue Saïda, côté école élémentaire, et rue Olivier de Serres, côté maternelle.
Photo de couverture : Jardin potager © Marc VERHILLE / Mairie de Paris
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