Anne-Marie Leca« Le soir, les enfants ne veulent pas partir ! » nous racontent en chœur, dans un grand éclat de rire, Myriam Andrieu et Sandra Carvalho, fondatrices de Lily School. « Nous sommes obligées de faire de la pédagogie pour les préparer au retour des parents ! » Cette nouvelle école maternelle, complétée d’un centre de loisirs, s’est installée dans le 15ème arrondissement à la rentrée 2017. L’enseignement repose sur trois fondamentaux : les langues, l’écocitoyenneté et l’intergénérationnel.
samedi 8 juin 2019 à partir de 11h
Un enseignement bilingue, anglais/français
« Je me suis rendue compte que le bilinguisme abattait des barrières en favorisant l’ouverture d’esprit. Les langues portent vers les autres », précise Myriam. « Quand vous apprenez une langue, vous vous intéressez à sa culture. Les choses deviennent plus simples. Le monde est plus beau car nous pouvons communiquer de plusieurs façons différentes ! »
Le bilinguisme est donc au cœur de leur pédagogie. Concrètement, comment cela se passe-t-il ? La langue parlée pour les enseignements et les ateliers est le français, les lundis et mardis, et l’anglais, les jeudis et vendredis, par une enseignante américaine, venue de Miami.
Les enfants s’adaptent très facilement à cette situation, sans se poser de questions. Leur apprentissage est spontané et pragmatique. La langue est un outil. En cas de difficulté de compréhension, « ils imitent leurs petits copains ! »
Même si la méthode classique française prime, Myriam et Sandra s’adaptent à la nature et au rythme de chaque enfant, en proposant des activités originales et variées. Les apprentissages se font par les mots et via des supports collectifs ou individuels. Cette individualisation du travail est rendue possible par le nombre réduit d’enfants accueillis dans l’école. Ils ne seront pas plus de 17 par classe, tous âges confondus.
Former des petits citoyens ouverts d’esprit
L’écocitoyenneté est également un enjeu important pour l’équipe pédagogique. Cela participe de la même réflexion, la même ouverture que pour les langues : « aller vers les autres, partager, prendre soin de ce que l’on a » précise Myriam. Les enfants apprennent les gestes du quotidien : recycler, éteindre la lumière,… Ils s’occupent aussi de Bubble et Misty, les poissons rouges.
Les enseignantes travaillent également sur l’autonomie de l’enfant. « Savoir mettre son manteau et ses chaussures, savoir tenir ses couverts tout seul, demande de la patience, de la concentration. C’est un effort de la part de l’enfant » explique Sandra. « Nous sommes là pour les encourager dans leur développement, tant physique qu’émotionnel. »
Les petits ont également des activités en extérieur. Une fois par mois, ils rendent visite aux personnes âgées de l’EHPAD Villa Danielle Torelli, située dans le Village Saint-Michel. « Quand on arrive, nous sommes accueillis comme des rois ! » explique Myriam, enjouée. Entre ces deux générations, « la rencontre s’est faîte naturellement ! ». Les petits et leurs aînés jouent et dessinent ensemble tout en apprenant à se connaître.
Prochainement, l’école devrait disposer d’un petit potager dans le jardin partagé Sainte-Félicité de la rue Bargue. Un permis sera également demandé pour végétaliser le pied d’arbre situé devant l’école. Régulièrement, Myriam et Sandra se rendent avec les enfants à la médiathèque Marguerite Yourcenar, située à proximité de l’école, car celle-ci dispose d’un nombre de livres jeunesse en anglais assez conséquent.
Des professionnelles de l’enseignement
Par son expérience de maman de trois enfants franco-italiens, Myriam est convaincue de l’importance d’apprendre les langues dès le plus jeune âge. « Les langues, c’est avant tout parler, répéter. Il ne faut pas les apprendre dans les manuels, il faut les vivre ! A 3 ou 4 ans, les enfants vivent la langue. S’ils ont faim, ils vont nous le dire, nommer les choses. C’est un apprentissage de la vie, ça change tout ! »
Tombée très tôt amoureuse des langues, Myriam a étudié l’anglais et l’italien à l’université. Installée au Royaume-Uni, elle ouvre une structure privée d’apprentissage du français en niveau maternelle et école primaire. Elle fera de même, quelques années plus tard, en Italie donnant des cours de français et d’anglais.
La création de l’école Lily School s’inscrit comme une évidence dans le parcours professionnel de Myriam, entièrement tourné vers l’enseignement des langues. Sandra, qui s’occupait des ses enfants, s’est greffée sur son projet. Auxiliaire puéricultrice en crèche, puis assistante maternelle, Sandra a également travaillé comme gestionnaire au Rectorat de Versailles.
« Nous sommes heureuses de cette expérience. J’espère que l’on arrive à le transmettre aux enfants pour leur bien-être » précise Myriam. « Nous souhaitons qu’ils vivent l’école avec plaisir, pas comme un travail, qu’ils ne la subissent pas. Ils sont là pour apprendre, se tromper parfois et l’accepter. »
L’équipe pédagogique essaie d’être toujours à l’écoute des remarques, afin de renforcer la relation entre enfant et parents. Des parents qui sont surpris et contents des progrès de leur enfant, et surtout ravis de voir qu’il se sent bien dans cette école. L’un des papas expliquait d’ailleurs que le week-end, en passant devant l’école, son fils demande « si les madames sont là. » Le papa doit alors bien vérifier qu’il n’y a pas de lumière et qu’effectivement il n’y a personne ! »
« A travers la musique, la créativité des arts plastiques, la motricité, le yoga, le chant… Les enfants ont la possibilité de s’exprimer de différentes façons » souligne Sandra. « Ils sont libre de créer, d’observer, de rêver, de participer, de s’entraider. Ils sont libres d’être eux même ! »
Lily School, côté pratique
Lily School accueille les enfants âgés de 2 à 6 ans. Elle est située au 55, rue Paul Barruel (06 24 96 24 49 / 06 14 18 49 73 / info@lilyschool.paris)
Le centre de loisirs, Lily International Kid’s Corner, accueille tous les enfants, qu’ils soient inscrits ou non à la maternelle. Il est également ouvert pendant les vacances scolaires. (Voir le programme : Qu’est-ce qu’on fait pendant les vacances à Paris 15 ?)
Depuis la rentrée 2018, un cours de musique en anglais (piano, violon et violoncelle) est proposé aux enfants de 2 à 6 ans. Rendez-vous les samedis matins (sur inscription) avec une enseignante américaine diplômée de la Julliard School de New-York.
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