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Du houblon « marseillais » cultivé au centre sportif Rigoulot

En avril prochain, le houblon marseillais monte à Paris, dans le 15ème arrondissement, pour habiller de ses plants le centre sportif Charles Rigoulot, sur une surface de 300 m2. La société marseillaise Abricotoît spécialisée dans l’agriculture urbaine, est l’une des lauréats du premier appel à projets de la Ville de Paris Houblon – saison 1, qui ambitionne d’en développer la culture. A sa tête, Julien Girardon est docteur en biotechnologies végétales et lauréats de nombreux Prix, dont celui de Talents des Cités 2015. Installé depuis un an dans la Capitale, il nous en dit un peu plus sur ce projet.

Qu’allez-vous proposer sur ce site ?

Même si le houblon est plutôt une plante du nord, j’en cultive depuis deux ans à Marseille avec la participation de ses habitants et de la Brasserie des Bières PartFaite. Sur ce site, je vais planter du houblon en provenance du bassin Méditerranéen plus habitué à des chaleurs élevées. Il s’agit d’un projet expérimental portant sur l’acclimatation des plantes !

Les plantations se feront dans le courant du mois d’avril. La première récolte devrait avoir lieu entre le 15 août et le 15 septembre. Pour cette première année, il est trop tôt pour savoir à qui la production sera destinée, peut-être à une micro-brasserie. Tout dépendra du résultat.

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Julien Girardon © Abricotoît

Quelle quantité espérez-vous récolter ?

Le houblon est une plante qui s’épanouit dans le temps et en hauteur. Plus la plante sera haute, plus la production sera abondante. Ici, les lianes devraient atteindre, à termes, entre 6 et 8 mètres. Nous espérons 3 kilos cette année, puis 12 kilos en 2019.

Théoriquement, nous pourrions récolter entre 31 et 60 kilos à partir des années suivantes. Mais, comme nous travaillons avec le vivant, de nombreux facteurs entrent en jeu telles les conditions climatiques ou bien l’état de conservation du site.

Pour l’entretien des plantations, je vais collaborer avec Racines et Capucines que j’ai rencontré à l’occasion de l’appel à projets Parisculteurs auquel nous avions participé.

Pourquoi cette passion pour l’agriculture urbaine ?

Grâce à mes études, j’ai beaucoup voyagé. J’ai été très surpris de constater la grande place occupée par le végétal dans des mégalopoles comme New-York, Tokyo ou Bangkok. Ayant étudié en Italie, à mon retour à Marseille, j’ai remarqué que la ville était très minérale. Voulant avoir un impact dans ma ville, avec un père éleveur et agriculteur, j’ai eu le déclic en 2015. Aujourd’hui, je travaille sur l’aménagement d’espaces productifs, notamment sur les toits, chez des particuliers, des restaurateurs,… entre Paris et Marseille.

Julien Girardon a reçu, avec Abricotoît/Sweet Peas Paris (ferme florale), le Trophée de l’Agriculture Urbaine dans la catégorie Réplicable, le 15 décembre 2018.

Crédit image (haut) : houblon © Abricotoît

Anne-Marie Leca

Journaliste, créatrice de Valgirardin.fr, Anne-Marie vit et travaille dans le 15ème arrondissement depuis plus de vingt ans.
Membre de la Société Historique et Archéologique du 15e.

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