Projet d’immeuble controversé rue de Vaugirard

Au 272 de la rue de Vaugirard se trouve un bâtiment de petite hauteur, coincé entre deux immeubles. Daté des années 1920, il est doté d’une façade originale. Cette « dent creuse » devrait être prochainement comblée, par une surélévation de 8 étages. Le projet est en attente du permis de construire auquel Philippe Goujon, député-maire du 15^ème, a donné un avis très défavorable. Il s’en est expliqué lors du dernier Conseil de quartier Saint-Lambert, où le sujet a été évoqué. Architecte et promoteur ont présenté, à cette occasion, une esquisse de ce projet, à savoir la façade du nouvel immeuble. Les riverains étaient venus en nombre pour exprimer leur mécontentement et leur opposition.

Le futur immeuble intégrera la façade du bâtiment actuel à la composition architecturale de l’ensemble. Il abritera 32 logements et un toit-terrasse. Le local du rez-de-chaussée sera conservé et accueillera, derrière sa baie vitrée, un commerce de proximité ou alimentaire.

Philippe Goujon, opposé à ce projet, a estimé lors de cette réunion publique, que celui-ci modifiera « le visage de la rue de Vaugirard dont le bâtiment est un repère urbanistique. » Il va l’écraser et le dénaturer au regard de la hauteur annoncée pour le nouvel immeuble. De même, « le choix des matériaux et des couleurs est inadapté et porte préjudice, aux constructions voisines. »

Evoquant également la sauvegarde du patrimoine de l’arrondissement, il a précisé qu’il mettrait « tout en œuvre pour empêcher la réalisation du projet. » Le maire s’était déjà mobilisé, l’année dernière, pour la préservation de l’Eglise Sainte-Rita, dont l’issue devrait être favorable.

Les riverains, qui se sont constitués en association, ont également donné de la voix lors de ce conseil de quartier, pour dire leur ferme opposition. La hauteur du bâtiment et l’aspect de la façade posent problème à tous. Ils s’interrogent sur l’emprise du bâtiment, les fenêtres présentes sur les pignons des immeubles mitoyens, interprétées comme des jours de souffrance par les porteurs de projets. Les habitants s’inquiètent également des nuisances générés par l’utilisation de la terrasse, notamment la nuit. Beaucoup de leurs questions sont restées sans réponses.

Architecte et promoteur ont expliqué être en conformité avec le Plan Local d’Urbanisme, précisant que la façade allait évoluer à la demande des architectes des Bâtiments de France. Ils ont répété plusieurs fois que tout n’étant pas figé, ils étaient prêts à avancer sur le projet avec les riverains.

La délivrance du permis de construire est attendue dans les prochains jours, avec un démarrage des travaux annoncé pour la fin de l’année.

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