Une cinquantaine de délibérations étaient à l’ordre du jour du dernier Conseil d’Arrondissement, qui s’est déroulé le 14 septembre. Une large part a été consacrée à la politique de logements de la Maire de Paris, dénonçant la méthode et l’impact sur la vie des habitants. M. Jean-François Lamour, Député et Conseiller de Paris, n’a pas hésité à parler de « soviétisation du logement à Paris ».
Rentrée scolaire, vidéo-protection, bruit,…
Le Conseil a débuté par le bilan globalement positif de la rentrée scolaire. Il a été toutefois rappelé l’urgence de la construction d’un nouveau collège. Avec plus de 30 élèves par classe, celles-ci sont surchargées. La hausse des tarifs de la cantine, due à l’ajout de deux nouvelles tranches, a également été dénoncée.
Les dispositifs de vidéo-surveillance vont être renforcés, avec l’installation, notamment, de caméras aux Frères Voisins et sur la dalle de Beaugrenelle. L’effort a été noté par la Majorité municipale même s’il reste insuffisant à ses yeux. L’Opposition souhaite trouver un équilibre avec les agents sur le terrain, rappelant qu’une caméra est utile à condition d’avoir un policier pour regarder les images.
La Majorité municipale s’est opposée à la modification des grilles tarifaires des parcs de stationnement, qui prévoit une augmentation moyenne de 15% des tarifs de 25 parkings souterrains de la capitale.
L’installation de migrants rue du Bessin a, une nouvelle fois, été débattue. Les élus de la Majorité municipale ont formulé le vœu à la Maire de Paris et au Préfet de Région de libérer immédiatement ces locaux pour y implanter une crèche prévue initialement. Ils se sont également opposés à l’installation de 50 personnes supplémentaires. Pour l’Opposition, nous sommes face à une situation humanitaire. Les locaux seront libérés dans les délais impartis et la crèche réalisée.
Enfin, les débats ont porté sur le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement de la Ville. M. Philippe Goujon, Député-Maire du 15ème arrt et Conseiller de Paris, a regretté de voir qu’un sujet aussi important, présenté dans un document de 200 pages, soit expédié à 22h30.
Malgré le très bon diagnostic, la Majorité souligne le manque d’actions concrètes. Elle estime que la Mairie de Paris se focalise sur le bruit routier alors que d’autres nuisances, tout aussi importantes, sont peu évoquées : nuisances ferroviaires, héliport, activités nocturnes,…
Des contradictions sont relevées entre la volonté de maintenir des zones de respiration tout en poursuivant une démarche d’urbanisation dense.
Logements à Paris
Plusieurs programmes de construction de logements sociaux envisagés par la Mairie de Paris ont suscité des débats nourris tout au long de la séance du Conseil.
Dans le quartier Vaugirard, le projet de rénovation du square du Clos Feuquières est remis en question, alors qu’il avait été validé par la mairie centrale. Ce sujet, et la mobilisation citoyenne qui en a résulté, a été traité dans un précédent article (Mobilisation des riverains pour la rénovation du square du Clos-Feuquières).
Dans le quartier Georges Brassens, ce sont les Bains-douches Castagnary qui sont menacés. Ils abritent actuellement le collectif artistique La Main. La Majorité municipale regrette le départ de cette association, qui a trouvé toute sa place dans un quartier jugé abandonné depuis 10 ans par la ville. Il a été rappelé que les riverains sont très attachés à ce lieu.
Dans le quartier Convention, la création d’une cinquantaine de logements est annoncée au 310 de la rue de Vaugirard. Les riverains s’inquiètent de la disparition des jardins sur ce site historique abritant une chapelle.
A cela, s’ajoute de nouvelles préemptions par la Mairie de Paris, représentant 33 immeubles depuis 2008. Désormais, l’acquisition d’appartements se fait directement dans les copropriétés privées, ce qui peut générer des problèmes d’entretien sur le long terme. M. Lamour a dénoncé « une soviétisation du logement à Paris, c’est de la spoliation », en expliquant que, par nature, la préemption diminue la valeur du bien.
La Majorité municipale constate une logique de construction de logements sociaux à marche forcée, sans véritable réflexion sur leur impact dans des secteurs qui en sont déjà largement pourvus. Ces bouleversements de l’équilibre des quartiers génèrent une demande d’équipements publics supplémentaires. La vision de la Mairie de Paris ne devrait pas, selon elle, être uniquement quantitative.
M. Goujon a rappelé, qu’en matière de logements sociaux, « nous n’avons pas de leçons à recevoir dans le 15ème » contrairement à d’autres arrt de la capitale.
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