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panneau dératisation jardin parc square public - Paris 15

Dépôts alimentaires sauvages, première cause de la prolifération des rats

« La résolution du problème viendra du changement de nos comportements à tous » insiste Mme Petit du Service Parisien de Santé Environnemental (SPSE). « Les sites où nous avons réussi à gérer les problèmes de déchets ont vu une diminution notable de la présence de rats. » L’incivisme des Parisiens a été pointé du doigt tout au long de la réunion publique d’information qui s’est tenue vendredi dernier, 24 novembre, à la mairie du 15ème arrondissement. L’ensemble des acteurs de la Ville de Paris en charge de régler ce problème étaient présents pour effectuer un bilan de la situation.

Rat, qui es-tu ?

Les petites bestioles qui pullulent dans la Capitale sont de l’espèce des Surmulots, porteurs de 15 à 20 parasites dont certains sont transmissibles à l’homme. Ils ne transmettent pas, toutefois, le bacille de la peste. Affectionnant les lieux humides, le rat est omnivore et mange 10% de son poids. Sa courte durée de vie, d’environ 18 mois, est compensée par une capacité de reproduction élevée. Une femelle peut avoir jusqu’à 2 500 descendants. Ils ont besoin de terre pour nicher, raison pour laquelle ils sont très présents dans les parcs et jardins, mais également dans les promenades plantées ou les jardinières.

Pourquoi une telle prolifération ?

Plusieurs facteurs expliquent cette remontée des rats en surface comme les récentes inondations, la multiplication des chantiers ou bien l’accès facilité aux corbeilles de rue dont ils arrivent à déchirer facilement les sacs en plastique.

Le dépôt sauvage de nourritures joue un rôle majeur notamment par l’augmentation des pique-niques dès qu’il fait beau et la présence de nourrisseurs de rats et surtout de pigeons qui déversent pain et graines en grande quantité.

Les rats se montrent insensibles au raticide dans un cas sur deux. Le produit se présente sous forme de graines enfermées dans une boîte sécurisées. En fin gourmets, les rats préfèrent les aliments humains.

Un plan parisien

L’objectif de ce plan est d’agir sur l’environnement du rat, dont le point principal est l’accès à la nourriture. En cas de signalement, une enquête est systématiquement menée dans et autour du square concerné pour définir le niveau et les facteurs d’infestation. Chaque direction intervient dans son domaine :

  • DPE, Direction de la Propreté et de l’Eau : elle résout les problèmes de propreté autour du square, vérifie les réseaux d’assainissement,…
  • DEVE, Direction des Espaces Verts et de l’Environnement : elle s’occupe de l’intérieur du square, vérifie si le nombre de bacs à ordure est suffisant,…
  • DPSP, Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection, dont l’antenne du 15ème a récemment été inaugurée : elle mène des actions de sensibilisation et de verbalisation auprès du public concernant les dépôts sauvages et le nourrissage. Elle est notamment intervenue sur l’allée de Breteuil et récemment dans le square Saint-Lambert où des adolescents ont été verbalisés après l’échec de la prévention. Il en va de même pour plusieurs nourrisseurs de pigeons qui agissaient à Saint-Lambert et entre les rues Saint-Amand et Labrouste.

Mise en œuvre du plan

Parmi les mesures et les actions progressivement mises en place par les agents de la DEVE :

  • Reboucher tous les terriers
  • Cloisonner tous les espaces qui pourraient donner accès au jardin
  • Couper les trajets en provenance des égouts via les avaloirs (réduction interstice, grillage, tôle perforée,…)
  • Cloisonner les composteurs, notamment dans les jardins partagés
  • Inspection et la réparation des canalisations (sur les nouveaux chantiers, elles ne sont plus en plastique car les rats arrivent à les grignoter)
  • Protection des sacs des corbeilles par du grillage ou du plexiglas
  • Installation d’abris-container dans les parcs et jardins. Ils sont déjà présents dans le parc Georges Brassens et dans le square Cambronne. Ils sont prévus dans les squares Necker, Saint-Lambert et Dupleix dès le premier trimestre 2018.

Situation dans le 15ème arrt.

14 sites sont en cours de dératisation par le DFAS, Département Faune et Actions de Salubrité, où trois types de situation sont observés :

  • Sites où les traitements ne sont pas efficaces : Jardin Atlantique et une petite partie du square Saint-Lambert
  • Sites stables, sans augmentation mais sans résultats probants : parc André Citroën, squares Bela Bartòk, Dupleix, Pablo Casals, Jean Cocteau, Violet, Cambronne et Saint-Lambert (à l’exception d’une petite zone)
  • Sites où le nombre de rats parvient à diminuer : Jardin Blanc, Jardin des Mères et des Grands-mères, squares Duranton, Rosalind Franklin et Necker.

Lors des échanges avec le public, la présence de rats a également été signalée sur la dalle Beaugrenelle.

Pour tout signalement, une adresse : spse.dfas@paris.fr

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Anne-Marie Leca

Journaliste, créatrice de Valgirardin.fr, Anne-Marie vit et travaille dans le 15ème arrondissement depuis plus de vingt ans.
Membre de la Société Historique et Archéologique du 15e.

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