Grève au 10 Emeriau : un non unanime à la fermeture d’une classe

Située sur la dalle Beaugrenelle, l’école maternelle du 10 rue Emeriau dans le 15ème arrondissement de Paris était fermée ce mardi 9 février. Parents d’élèves et équipe enseignante étaient en grève afin de contester la fermeture d’une classe annoncée pour la rentrée prochaine. Ils se sont rendus en nombre au Rectorat de Paris pour plaider leur cause. Leur mobilisation n’aura pas été vaine puisque la classe est sauvée. Retour sur ces derniers jours cruciaux pour cet établissement.

Dans cette école « tous les enfants sont tirés vers le haut grâce à un suivi individualisé » nous expliquait mardi après-midi Caroline Danet, déléguée de parents d’élèves. « Nous ne voulons pas d’une école à deux vitesses avec des effectifs trop importants par classe. Les enfants qui n’ont pas de suivi à la maison sont bien accompagnés » précisant qu’il y a « quatre enfants non-francophones par classe. L’école est une aide à l’intégration et à l’apprentissage du français. »

Aujourd’hui, l’établissement compte six classes de 22 élèves. L’Académie de Paris avait décidé la fermeture de l’une d’elle dans un contexte de réforme profonde de la carte scolaire. Pétition en mains, parents et équipe éducative sont donc allés au Rectorat de Paris dans le 19ème arrondissement, ce mardi 9 février, pour participer à un comité technique et y défendre leurs positions. Reçus par une inspectrice, « nous avons été écoutés » rapportait Mme Danet.

Cette suppression annoncée était d’autant plus inexplicable pour les parents alors que le quartier se trouve dans « un contexte social fragile » précise Caroline Danet. La violente agression du jeune Yuriy sur la dalle il y a quelques semaines est encore dans tous les esprits. « Elle a suscité un grand émoi dans l’école. Le quartier est traumatisé. Nous avons l’impression de subir une double-peine avec cette fermeture » précise la déléguée. « L’école a valeur de repère pour les petits et leur parents. Le quartier, convalescent, a besoin de stabilité et d’une éducation dès le plus jeune âge. Même avec cette forte disparité sociale, ça marche. C’est dommage de porter atteinte à cet équilibre. »

Un second rendez-vous d’importance pour le sort de l’école avait lieu ce jeudi 11 février, avec une réunion du comité départemental de l’Education Nationale auquel ont notamment participé la directrice de l’établissement et un élu de la mairie du 15ème. C’était au directeur académique des services de l’Education Nationale de prendre la décision finale. Il est allé dans le sens des parents et de l’équipe pédagogique en conservant cette sixième classe.

L’école maternelle du 10 rue Emeriau peut désormais achever cette année scolaire pas comme les autres dans la sérénité.

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