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Napoléon - sosie - officiel - Jean-Gérald Larcin - Salon Généalogie - Paris 15

Napoléon, « invité d’honneur » du Salon de la Généalogie dans le 15ème arrondissement

Le Grand Salon de la Généalogie a ouvert ses portes aujourd’hui à la Mairie du 15ème arrondissement de Paris. Pendant trois jours, cette 5ème édition accueillera des milliers de passionnés. Cette première matinée était réservée aux scolaires venus découvrir cette discipline au travers d’ateliers. Réclamé par les élèves l’an passé, le temps fort aura été indéniablement leur tête-à-tête avec Napoléon Bonaparte, incarné par son sosie officiel, le belge Jean-Gérald Larcin.

A son passage dans les allées du salon, les enfants s’agglutinent autour de Napoléon, fascinés et ravis par cette éminente rencontre qu’ils n’oublieront pas de sitôt. Même les plus dissipés d’entre eux s’assagissent pour lui poser mille questions sur son costume, ses armes, ses batailles, sa vie. L’Empereur, allias Jean-Gérald Larcin, est heureux de satisfaire leur curiosité et de partager sa passion avec eux. Il incarne Napoléon depuis 10 ans, choisi pour sa ressemblance par les associations de reconstitutions historiques. Nous avons souhaité en apprendre un peu plus sur sa passion dévorante.

Napoléon - sosie officiel - Jean-Gérald Larcin - Salon Généalogie - Paris 15
Napoléon au Grand Salon de la Généalogie

Depuis quand et pourquoi participez-vous à cette aventure napoléonienne ?

Jean-Gérald Larcin : J’ai commencé comme simple soldat il y a 20 ans, en intégrant le 8ème Régiment d’Infanterie de Ligne. J’incarne l’Empereur depuis 10 ans, mais au début comme doublure de Frank Samson, qui était le Napoléon officiel. En 2015, à son départ, il m’a transmis son bicorne. Désormais, l’Etat-major impérial se trouve à Waterloo ! Plusieurs raisons nous poussent à rejoindre ces groupes de reconstitutions. Il y a ceux qui aiment les tenues, l’histoire, le mode de vie et ceux qui veulent revivre l’époque. Pour moi, c’est la passion de l’histoire du Premier Empire qui m’a été transmise par mon père.

Concrètement comment ça se passe ?

J.-G. L. : Il y a beaucoup de contraintes, ce n’est pas le même niveau d’amusement que lorsque j’étais soldat. Je dois essayer d’être le plus sérieux possible. En public, on suit le protocole. Je me rends sur les différentes commémorations, les reconstitutions historiques, les bals, les batailles, en France, en Europe et même jusqu’en Russie. Ce n’est pas simple pour y aller. J’ai un petit avantage avec l’habit. Je vais au consulat et on me donne un passeport humanitaire !

Napoléon Bonaparte - sosie officiel - Jean-Gérald Larcin - Salon Généalogie - Paris 15
Napoléon et son Inspecteur des revues

Ils aiment Napoléon en Russie ?

J.-G. L. : C’est ça qui est fou. Les meilleurs groupes de reconstitution et les plus nombreux sont en Russie. Les plus grands collectionneurs sont russes. Et, il y a même les Anglais. Le meilleur groupe d’artillerie française est un groupe anglais.

Et les reconstitutions sur le terrain ?

J.-G. L. : On se retrouve entre amis régulièrement, toutes les semaines ou tous les quinze jours. En général, on passe deux nuits sur le bivouac. Je suis resté une semaine complète lors du bicentenaire de Waterloo, en tenue de Colonel de la garde cette fois. On dort sous la tente. Le moment le plus froid que j’ai connu, c’était à Austerlitz avec -23 degrés. Aujourd’hui, on a des duvets mais les soldats, à l’époque, dormaient à la belle étoile, à part Napoléon qui avait sa propre tente.

Napoléon - sosie officiel - Jean-Gérald Larcin - Salon Généalogie - Paris 15
Napoléon à hauteur d’enfants

Les soldats impériaux avaient la vie dure ?

J.-G. L. : Le fusil avec sa baïonnette pèsent 5,4 kilos. Pendant les batailles, il y a avait le bruit des armes et beaucoup de fumée. C’est la raison pour laquelle les uniformes sont colorés. Les troupes marchaient 60 kilomètres par jour et se battaient en arrivant. On sait que Davout a fait avancer ses hommes à marche forcée sur 75 km et qu’ils se sont battu ensuite. Un certain nombre était déjà mort en route. Un soldat a témoigné que pendant la bataille, il s’est cru mort. En réalité, il s’était appuyé contre un arbre pour tirer et s’était endormi.

Vous avez des petites anecdotes à nous raconter ?

J.-G. L. : A Maisons-Laffitte, sur un bivouac, un gamin est venu sur mes genoux et ne voulait plus partir. C’était le duc de Montebello, l’héritier de Jean Lannes, qui ne voulait plus quitter son Napoléon. Une autre fois à Waterloo, je discute avec deux civils et l’un d’eux me dit que son ancêtre est Joachim Murat. En plaisantant, je lui réponds que moi je suis Napoléon. Là, il me sort sa carte d’identité. C’était bien son héritier, Joachim Murat. Maintenant, on est amis.

Napoléon - sosie - officiel - Jean-Gérald Larcin - scolaires - Salon Généalogie - Paris 15
Napoléon répond aux questions des élèves

Vous êtes nombreux à incarner Napoléon ?

J.-G. L. : On est trois. Je suis le seul à être agréé par le Service Historique de la Défense de l’Armée Française. Il y a un Italien et Mark Schneider, l’américain, que je connais bien. On a commencé la reconstitution tous les deux comme simple soldat. Lui a toujours voulu être Napoléon, alors que l’on m’a choisi. Je n’ai rien demandé. Aux Etats-Unis, il incarne Lafayette dans un village historique. C’est son métier, tandis que pour moi, c’est un hobby.

Le Grand Salon de la Généalogie se tient à la Mairie du 15ème arrondissement (31 rue Péclet) jusqu’au samedi 16 mars 2019, s’achevant avec la remise de deux Prix de Généalogie. Il est organisé par les éditions Archives & Culture, en partenariat avec Geneanet et J’aime Lire.

Retrouvez les horaires et le programme ici : Grand Salon de la Généalogie.

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Anne-Marie Leca

Journaliste, créatrice de Valgirardin.fr, Anne-Marie vit et travaille dans le 15ème arrondissement depuis plus de vingt ans.
Membre de la Société Historique et Archéologique du 15e.

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