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Témoignage d’Ariane au Salon de la Généalogie

Sur le premier Salon de la Généalogie, organisé par Archives & Cultures à la Mairie du 15ème arrondissement en partenariat avec Geneanet, les 6 et 7 mars 2015, nous avons rencontré Ariane, qui a accepté de nous faire partager son expérience. Pour elle, tout commence en 1985 : « Le déclic a été la vente de la maison de mon arrière-grand-père en Auvergne. Etant fille unique, j’ai réalisé que mon père et moi-même étions les derniers à porter notre nom de famille. Je suis née et ai grandi à Paris, j’ai donc voulu savoir qui j’étais et d’où je venais. C’était une envie viscérale. » Elle ne se doute pas alors qu’elle remontera jusqu’en 1570…

Généalogie : connaître ses racines

Ariane prend aussi conscience, à ce moment-là, qu’elle et ses parents sont seuls à Paris. Oncles et tantes ont disparus, et ne restent que les cousins restés vivre en province : « J’ai commencé à m’interroger sur ces cousins, qui sont-ils, d’où viennent-ils ? » Sa curiosité première est également nourrie par celle de sa mère, qui l’encourage dans ses démarches. Elle aussi veut connaître l’histoire de son mari, mais aussi la sienne, dans le Morvan, où tous les liens familiaux ont été rompus.

Louise, la tante d'Ariane, devant le café parisien qu'elle tenait avec son mari, vers 1930
Louise, la tante d’Ariane, devant le café parisien qu’elle tenait avec son mari, vers 1930

Comme les quelques généalogistes en herbe de l’époque, Ariane effectue des recherches en mairie, en se déplaçant ou en écrivant. Elle consigne ses premières informations sur des fiches cartonnées, une par ancêtre. Après une longue pause, travail et enfants obligent, elle reprend sérieusement ses recherches à sa retraite, grâce notamment aux nouvelles technologies et aux possibilités offertes : logiciels de gestion informatique, sites internet,…

Désormais, Ariane a le temps d’explorer les fonds des Archives Départementales et des Mairies. Elle évoque « le plaisir d’avoir de vieux documents entre les mains, comme ceux écrits pendant la Révolution Françaises, ou bien l’émotion ressentie en consultant un contrat de mariage rédigé en 1617. »

De l’histoire familiale à l’histoire locale

Les recherches sur cette histoire familiale permettent de s’ouvrir à l’histoire locale, elle-même reliée à l’histoire nationale. Dans les registres paroissiaux, par exemple, il est intéressant de retrouver les chroniques de la vie quotidienne des villages. Ainsi, apprend-on qu’une église s’est effondrée sur ses paroissiens. Ariane relate aussi l’histoire de ce curé qui « évoque l’organisation d’une procession religieuse en raison d’une épidémie de peste. Le nombre impressionnant de décès, l’empêchait de dormir tant il avait de travail. La liste interminable de ces disparitions est bien visible dans le registre où très peu de mariages et de naissances ont été enregistrés cette année-là. »

Les actes de notaires, comme les règlements de dots, les testaments ou les fermages par exemple, révèlent les modes de vie et le fonctionnement de la société. Ariane explique avoir« retrouvé l’acte d’achat de la fameuse maison de mon arrière-grand-père en 1818. J’ai aussi découvert que l’un de mes aïeux était conseiller municipal ou qu’un autre est mort en prison pour des raisons encore inexpliquées.»

Corse - Arrière-grand mère du mari d'Ariane

Naturellement, Ariane s’est intéressée également à l’histoire familiale de son mari, né en Corse (ci-contre, photo de son arrière-grand-mère). D’autres défis se sont présentés, car les façons de vivre sont différentes. « Beaucoup de personnes portent le même nom ! », s’exclame-t-elle. Dans les familles, les prénoms se transmettent aussi aux enfants.

Les noms de famille des femmes sont très peu mentionnés, sauf pour les notables. Très rapidement, tous les actes sont en italien, et pour ceux antérieurs à l’annexion française de 1768, ils sont regroupés aux archives de Gênes en Italie.

En complément de ses recherches généalogiques, Ariane raconte l’histoire familiale au travers des photos de famille précieusement conservées, qu’elle organise en album. Elle commente, notamment, une photo de son cousin Eloi « parti faire son service militaire en 1913 et mort à Sarrebourg lors de la bataille de Lorraine, dès le début de la guerre en 1914. Il avait 21 ans. »

Eloi avec son régiment Guerre de 14-18
Eloi, cousin d’Ariane, lors de son service militaire en 1913

Si Ariane prend beaucoup de plaisir à effectuer ce travail de mémoire, elle le fait aussi pour ses enfants et petits-enfants : « Ils sont parisiens et je suis désormais le seul lien entre leur passé familial régional et leur présent. Comme ils me le disent souvent, heureusement que je me suis attelée à la tâche, car sinon beaucoup d’informations auraient été perdues à jamais ! Car au-delà des noms sur un arbre, il y a aussi la vie de chacun de ces ancêtres qui constitue notre histoire familiale. »

Un grand merci à Ariane pour son témoignage et ses photos.

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Anne-Marie Leca

Journaliste, créatrice de Valgirardin.fr, Anne-Marie vit et travaille dans le 15ème arrondissement depuis plus de vingt ans.

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