Adeline, habitante du 15ème arrondissement, joue à l’apprentie-chimiste depuis des années en transformant sa cuisine en laboratoire, sauf que c’est du sérieux… A force de persévérance, multipliant les tests avec différents produits et dosages, elle a fini par créer ses propres produits ménagers pour entretenir son intérieur. Cuisine, salle de bain, entretien du linge,… finis, donc, les produits chimiques « prêts-à-servir » du supermarché.
Dans un ouvrage qui vient de paraître, Adeline Grolleau, consultante en développement durable, partage son expérience et livre ses conseils autour de 25 « recettes » de produits écologiques à fabriquer soi-même. Rencontre… (livres à gagner, voir en fin d’article)
A quel moment se met-on à fabriquer soi-même ses produits ? Quel a été le déclic ?
Adeline Grolleau : Durant ma première grossesse, j’ai commencé à me poser des questions, sur ce qu’il y a de mieux pour ses enfants, pour les protéger. Je me suis rapidement interrogée sur toutes les substances avec lesquelles un enfant peut être en contact, notamment les produits ménagers, mais aussi les produits corporels pour bébé.
J’ai commencé avec deux recettes, la lessive au savon de Marseille pour nettoyer son linge et le liniment. Le résultat a été vraiment très concluant. J’ai été séduite par la facilité et l’efficacité. J’ai décidé de continuer. L’objectif était de ne plus avoir de produits avec des composants chimiques que je ne connaissais pas.
Vous parlez de facilité et d’efficacité, qu’en est-il réellement ?
A.G. : Pour moi, ils sont tout aussi efficaces que les produits achetés dans le commerce. Après, tout est une question de dosage, adapté à ce dont on a besoin. Très honnêtement, il y a des recettes qui sont l’aboutissement de plusieurs années de travail. Au début, je me suis heurtée a certaines difficultés en lisant sur internet tout et son contraire. Il y a des recettes où j’ai eu du mal à trouver les bonnes combinaisons, avec les bons produits et les bonnes quantités. Par exemple, fabriquer un produit efficace pour le lave-vaisselle m’a vraiment posé un problème !
Comment se présente votre livre ?
A.G. : Chaque recette est conçue comme une fiche pratique avec les ingrédients nécessaires, le matériel, la durée estimative, qui va rarement au de-là de 5/10 minutes, et le coût approximatif pour la quantité définie. Il était important pour moi ne pas utiliser trop d’ingrédients, 3 ou 4 maximum par produit. Ces recettes sont faciles à faire et accessibles au plus grand nombre. Au départ, ce n’est pas utile d’acheter du matériel particulier.
Le coût est vraiment moindre qu’un produit fini. Comme les ingrédients sont utilisés dans plusieurs recettes, on mutualise les coûts. Surtout, si l’on veut l’équivalent en produit naturel bio, c’est beaucoup plus cher !
Dans le livre, je rappelle aussi les choses à ne pas faire, les mélanges à éviter. Je présente tous les ingrédients, en indiquant leurs propriétés et les éventuelles mises en garde (conservation, manipulation,…). Pour chaque recette, j’explique comment procéder et les précautions à prendre.
Nos mères et/ou nos grands-mères avaient découverts avec bonheur les produits ménagers « chimiques ». Vous prônez l’inverse, comment expliquez-vous cet engouement auprès d’un certain public ?
A.G. : Il y a eu la phase où nos mères ont pu accéder à un ménage facilité avec des produits puissants, comme une sorte de libération où la femme n’avait plus à faire le ménage toute la journée. L’arrivée des produits chimiques a été vue très positivement. Aujourd’hui, il y a plein d’études qui paraissent sur leurs limites en termes de santé et d’environnement.
En parallèle, il y a une mode du faire soi-même, en tout cas dans les grandes villes où on est éloigné de la nature, avec des métiers très cérébraux et pas très manuels. Il y a une volonté de faire soi-même, mais pas que les produits ménagers. La couture redevient très à la mode, le tricot, des choses qui étaient un petit peu vues comme des activités de grand-mère. Dans la fabrication de produits écologiques, il y a cette idée de faire soi-même, de faire quelque chose de respectueux pour soi et pour l’environnement.
Finalement, c’est une philosophie de vie ?
A.G. : Manger bio, consommer responsable, fabriquer ses produits ou ses cosmétiques, circuler à pied ou à vélo, pour moi, c’est une démarche assez globale. Il y a des personnes qui mettront l’étiquette « bobo ». C’est une pratique qui me permet de simplifier mon quotidien. Ce genre de choses, on a l’impression que c’est compliqué à mettre en place. Au contraire, ca fait gagner du temps. On va à l’essentiel. Pour moi c’est satisfaisant et en accord avec mes convictions.
Livre disponible à l’achat en format papier et numérique sur : www.environa.eu
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