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Paris-Pékin : une plongée inédite au cœur de la capitale chinoise

A peine descendus de l’avion à l’aéroport de Pékin, Audrey, Baptiste, Léa, Léo et Matéo, cinq étudiants en art*, ont débuté leur périple dans la capitale chinoise par une visite de la Zone 798, « c’est comme une ville, mais avec que des galeries, des musées,… ». Le ton est donné ! Pour ce voyage immersif au cœur de la culture chinoise, où ils ont eu accès à des lieux d’ordinaire fermés aux touristes, ils étaient accompagnés par Stéphane Gaulier, directeur d’Actisce/Patronage Laïque Jules Vallès, et par Ziqi Peng de l’association Art Vision Monde. C’était en juin dernier. Ils se sont retrouvés hier soir avec beaucoup de joie, pour le vernissage d’une exposition retraçant ce séjour qui les a beaucoup marqué, avec leurs photos, vidéos et créations artistiques inspirées de ce qu’ils ont vu ou appris.

Ce projet de voyage était dans ses cartons depuis 10 ans. Stéphane Gaulier a réussi à le concrétiser en emmenant ces cinq jeunes « pour les confronter réellement à l’autre. Pour moi, la culture chinoise est tout autre de la nôtre. Les Chinois ne sont pas différents de nous, ils ont été indifférents pendant très longtemps. Les cultures du bassin méditerranéen se connaissaient, se côtoyaient. Tandis que pour la Chine, on savait vaguement que là-bas, ils étaient là, mais on les laissait. Pareil de leur coté, ils savaient qu’il y avait des gens à l’Ouest, mais ils restaient chez eux. »

Il a choisi des étudiants en art de différentes disciplines car « la plus grande vitalité artistique aujourd’hui se trouve en Chine. Ca foisonne de musées, d’expos, et ils invitent les gens du monde entier. Sur place, on a vu des expositions d’artistes roumains, canadiens,… » Le programme de ce séjour pékinois était chargé. En plus des lieux touristiques incontournables comme la Grande Muraille, le petite groupe a visité une douzaine de musées, six universités, des entreprises,… Ils sont entrés dans des lieux non-ouverts au public étranger, ont rencontré des artistes, participé à des ateliers, grâce à leur co-accompagnatrice franco-chinoise, Ziqi Peng, et son carnet d’adresses bien fourni.

Au travers d’une exposition présentée au Patronage Laïque Jules Vallès, nos cinq voyageurs proposent un retour d’expérience montrant leurs créations personnelles. Léo et Matéo, photographes, évoque la vie quotidienne pour le premier et l’architecture pour le second au travers de leurs clichés. Audrey, spécialisée en tapisserie d’ameublement, a réalisé meubles et coussins à partir des photos de Matéo. Léa propose des aquarelles évoquant la solitude de la femme dans un contexte pékinois écrasant.

Ziqi Peng, Baptiste, Stéphane Gaulier, Matéo, Audrey, Léo et Léa, le jeudi 10 janvier 2019 lors du vernissage de l’exposition au Patronage Laïque Jules Vallès

Quant à Baptiste, cinéaste, il a passé tout le voyage caméra à l’épaule et est rentré avec 20 heures de rush dans sa valise. Les chanceux présents au vernissage hier soir ont eu droit à un petit aperçu du documentaire actuellement en cours de montage. Une version courte de 20 minutes a été projetée où, avec humour et malice, le jeune réalisateur nous plonge dans la réalité quotidienne de cette ville assez mal connue, que le petit groupe semble avoir découvert sous tous ses angles. Deux vidéos d’images inédites, sans commentaires, sont diffusées en boucle lors de l’exposition.

Si ce séjour les a marqués, chacun l’a appréhendé à sa manière. Léa a « essayé de mettre de côté les préjugés que l’on pouvait avoir. J’ai tout pris comme ça venait, » contrairement à Baptiste. « Je suis parti avec l’optique de questionner un petit peu ce que je savais, de le confronter, de manière violente parfois, avec des surprises ou de l’incompréhension, et d’essayer de comparer nos deux pays. » Pour Audrey, ce voyage a été « un choc culturel. On se rend compte qu’en France on est chanceux par rapport à plein de chose.»

La question des libertés individuelles en Chine n’a pas manqué d’être évoquée, même si Stéphane Gaulier souhaitait montrer aussi un autre visage de la Chine, avec « sa façon de vivre, de manger, ses relations sociale, son cadre social,…. Ce décalage leur a permis de creuser et de s’interroger. »

D’ailleurs pour Léo, ce séjour a été « un gros choc » dans sa « relation avec la société actuelle. J’ai pu prendre du recul. La question politique était absente. J’ai souvent essayé de mettre en relation l’art et la politique, c’est très tabou en Chine. C’était assez compliqué de parler de mon travail. Quand je montrais des photographies de manifestations parisiennes, je sentais dans le regard de l’autre que ce n’était pas du tout évident, qu’il ne comprenait pas comment une population pouvait se rebeller, et d’aboutir à des scènes aussi surréalistes. »

Cette exposition est à découvrir jusqu’au 31 janvier 2019 au Patronage Laïque Jules Vallès (72 avenue Félix Faure), du lundi après-midi au samedi. Un jeu est d’ailleurs à la disposition des enfants pour visiter cette exposition en s’amusant.

*Audrey Rieu est diplômée de l’école Boulle en Tapisserie d’ameublement. Baptiste Sanchez est diplômé du Conservatoire libre du cinéma français. Léa Méresse est titulaire d’un master en Organisation de projets culturels et spécialisée dans l’aquarelle. Léo Derivot est diplômé d’une licence d’Arts Plastiques à Paris 1 panthéon-Sorbonne, spécialisé en photographie. Matéo Frigola est diplômé du lycée Brassaï, spécialisé en photographie et prépare le diplôme d’Etude collégiale de photographie au Québec.

Anne-Marie Leca

Journaliste, créatrice de Valgirardin.fr, Anne-Marie vit et travaille dans le 15ème arrondissement depuis plus de vingt ans.
Membre de la Société Historique et Archéologique du 15e.

1 commentaire

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  • Super soirée belle découverte quel talent ont tous ces jeunes je leur souhaite un bel avenir